Extrait du journal

Je ne demande pas aux journalistes du Deux-Décembre et de la boulange qui m’honorent de leurs injures les plus dis tinguées à l’occasion de ma proposition sur la presse, je ne leur demande pas de vouloir bien remplacer ces outrages par des raisonnements. Je les supplie, au con traire, de continuer à me traiter jusqu’au bout comme ils font depuis quelques jours, avec une vigueur redoublée. Quand je pense que les mêmes gros mots leur ont déjà servi, aux uns et aux autres, con tre tous ceux qui, depuis vingt ans, ont servi avec quelque dévouement la cause de la liberté et de la patrie, j’éprouve un senti ment qui n’est point précisément de la honte. Mais je me réjouis surtout quand je constate l’effet que produit sur le public et sur les deux Chambres cette fureur épilep tique de journalistes qui se sentent at teints dans ces biens les plus précieux l’impunité de l’injure et l’impunité de la calomnie. Dans l’intérêt de ma proposi tion, je les prie, par conséquent, de ne pas se lasser trop tôt, de ne pas arrêter le flot...