Extrait du journal
Angleterre .La France n’en a pas le monopole. Ces accidents tiennent aux transformations mê mes qui ont lieu dans la marine. M. Laçasse. — Et l’acceptation des fournitures qui ne valent rien ? M. Thomson. — On a parlé de l’accident du Latouche-Trêville. Mais les tourelles de ce bâ timent n’étaient pas faites pour le tir rapide, lorsqu’on a dû installer ce tir. (Mouvements di vers.) On s’est étonné de différences de prix entre bâtiments identiques. M. Brousse prend deux croiseurs frères, le Jules-Michelet et le VictorHugo ; il ne comprend pas des différences de prix de 300,000 francs pour les tourelles. Or, ces deux croiseurs, qui sont frères, n’ont pas de ca ractéristique identique. Le nombre des tourel les n’est pas le même. Le prix des chaudières a triplé, dit M. Brous se. Le prix du cheval-vapeur a passé de 57 fr. à 88 fr., de 1897 à 1904 ; mais le prix des acces soires a été ajouté entre ces deux dates par suite d’un décret dont M. Brousse ne tient pas comp te. Il y a en construction en ce moment six Dan ton. Si l’on examine la question, on verra que, pour ces unités, le prix réel des chaudières est de 58 à 60 francs par cheval-vapeur, c’est-à-dire qu’il y a, non élévation, mais réduction du prix. M. Thomson a eu ainsi réponse à tout. Il a aussi reproché à M. E. Brousse d’avoir, dans son rapport, confondu francs et li vres sterling. Voici sa conclusion : M. Thomson. — On peut se livrer à toutes les investigations qu’on voudra dansla marine. On ne trouvera partout que des fonctionnaires hon nêtes et soucieux de leurs devoirs. Mais il faut agir rapidement, car il s’agit de crédits urgents sur lesquels on ne pourra statuer qu’après 1 enquête. Cette année, huit cuirassés disparaissent à cause de leur ancienneté ; six atteignent la limite d’âge et deux servent de bateaux écoles. De mê me, d’autres unités disparaîtront les années sui vantes. Si l’on ne se hâte pas, nous perdrons bien tôt même le 4* rang et on aura ensuite à faire un effort considérable. M. Armez a proposé de confier l’enquvte à la commission de la marine. M. Brousse et sou rapport M. Emmanuel Brousse avait à cœur de se justifier des inexactitudes relevées par M. Thomson dans son rapport. Il croit à la vertu réformatrice des Chambres, et se garde bien de dire, comme l’écrivait jadis M. Clemenceau, quelles ne sont là que pour le décor. L’orateur a révélé qu’on munissait de chaudières neuves deux cuirassés dignes d’être mis à la retraite, le Magenta et le Hoche. 11 a fait cette autre révélation que sur les 2 millions dépensés pour permettre à Yléna de servir de cible, on avait réparé et meublé des appartements. M. Brousse. — M. Thomson a constaté que, malgré une dépense de 10 milliards, nous n’a vions pas de marine. Il n’y a que les bénéfices des fournisseurs qui ont augmenté ! Le Ministre de la Marine Le ministre de la marine, qui a occupé V; tribune ensuite, a lu de sa petite voix fluette, un long discours qu’on a peu en tendu. 11 a mis au courant la Chambre du travail auquel il s’est livré pour aboutir au dépôt de son bilan et de la demande de cré dit de 193 millions. A la vérité, son projet primitif comportait une trentaine de millions de plus. Mais il s’est rendu sans peine aux remontrances de son collègue des finances. 11 a répondu, à son tour, point par point, aux critiques formulées dans le rapport de M. Brousse. M. Alfred Picard. — M. Brousse a parlé de dé penses somptuaires qui auraient été faites à Yléna ; on y aurait restauré un appontement complet pour l’amiral. Ce qu’on y a fait, c’est d’aménager de petites chambres pour les lapins et les moutons destinés à servir de cibles. 11 n’y a pas un centime prévu au profit de la Société de Saint-Nazaire ou d’une société ana logue. En ce qui concerne les observations de la Cour des Comptes, il faut remarquer qu’elles n’ont de valeur réelle que lorsqu’elles sont accom pagnées ues réponses qui y sont faites, et si elles sont maintenues. Nous devons préférer des cuirassés du type Dan ton et les approvisionner de munitions nécessai res. Il y a lieu de constituer des stocks, notam ment de mélinite. Le progrès dans la rapidité du tir a notablement augmenté la consommation des munitions. Quant aux garanties à donner au Parlement pour le bon emploi des deniers publics, on a parlé de certains laits de gestion relevés par la Cour des Comptes, .l’ai fait connaître les ré ponses qui avaient été envoyées au premier pré sident. de la Cour des Comptes. Une commission a été constituée, présentant toutes les garanties; elle est présidée par M. Télreau. Pour les actes constitutifs des marchés, j’ai dû réagir contre certaines tendances adminis tratives anciennes ; j’ai recommandé à mes collaborateurs de s’abstenir de toute sentimenta lité de nature à être préjudiciable aux intérêts publics. Le ministre a fait un grand nombre de promesses : M. Alfred Picard. — L’action de l’état-major général sur le matériel sera augmentée. Une centralisation effective fait converger toutes les affaires vers Paris ; une œuvre décentralisatrice a été entreprise, elle sera accomplie sans porter atteinte à l’unité. La surveillance de la marine dans les établis sements de l’industrie privée sera renforcée. Dans les arsenaux ,1e travail à la tâche et aux pièces sera augmenté. Toutes les économies compatibles avec la défense nationale seront réa lisées. De nombreux bâtiments ont été condam nés comme inutiles. Le ministre a terminé en demandant à la Chambre d’avoir foi dans le bon vouloir de tant de braves gens. 11 ajoute qu’au nom du gouverneirsent il acceptait la nomination de la commission d'enquête à la double con dition qu’elle n’implique pas une marque de défiance contre le ministre de la marine et qu’on n’attendra pas La fin de ses travaux pour voter les crédits nécessaires pour la mise en état de nos forces navales. M. l’amiral Bienairné soutient que les fonctionnaires responsables de la situation actuelle restent les conseillers du ministre actuel....
À propos
Face à une gauche qui ne parvient pas à contenir ses partisans, Léon Gambetta entend rassembler une majorité de républicains autour d’un nouveau quotidien, organe de l’Union Républicaine : La République française. Grand journal à 15 centimes, il consacre une part importante de son contenu aux nouvelles de province et joue un rôle considérable dans la victoire des républicains contre les conservateurs. La mort de Gambetta provoque de facto un infléchissement de la publication qui s’éteint lentement jusqu’en 1931.
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