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La République française, 27 mars 1880

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La République française
27 mars 1880


Extrait du journal

On rencontre de bonnes gens qui di sent, de la meilleure foi du monde : Eh bien ! il partit que le gouvernement va disperser les jésuites, dissoudre les congrégations religieuses. C’est fort bien, mais après ? N’oubliez-vous pas trop que la liberté d’enseignement existe ; que la loi de 1850, qui l’a consa crée, n’est pas et ne peut pas être abro gée avec le Sénat tel qu'il vient de se montrer sur l'article 7 ; que, par con séquent, les jésuites et les autres moines continueront à enseigner,comme simples citoyens, et que vos mesures de disper sion et de dissolution seront inutile»vaines. Tout ce que vous faites ne peut servir à rien ni de rien. Nous ne som mes plus sous Louis-Philippe, c’est-àdire clans le temps du moyen âge. Vous remontez à l’interpellation de 1845 : pourquoi pas à Charlemagne ? La loi de 1850, à la bonne heure ! Parlez-nousen : voilà une loi vraiment moderne. Que pouvez-vous contre cette loi ? Car veuillez ne pas perdre de vue que toute la querelle qui nous divise porte sur le terrain de l’enseignement et non ail leurs. Sur ce terrain, la liberté a été proclamée. Elle existe. Allez-vous la détruire, vous républicains ? Tous ces beaux raisonnements ne prouvent rien que la profonde inquié tude des dignes personnes qui ont pris sous leur protection les jésuites et les congrégations religieuses. C’est en vain que l’on prétend que la dispersion et la dissolution ne serviront à rien ni do rien : il est trop évident que ces me sures, dont on ne conteste déjà plus la légalité, alarment au plus haut point tous ceux qui pourront en être l’objet et tous les honnêtes libéraux qui les soutiennent. Quand la dispersion et la dissolution ne serviraient qu’à dissou dre et à disperser, ne serait-ce rien ? Nous estimons, pour notre compte, que ce serait quelque chose de si con sidérable, qu’à l’instant même, dans tout le pays, on sentirait, on recon naîtrait à ce signe que le gouverne ment de la démocratie est émancipé du joug des anciennes influences, et c’est ce résultat que nous voudrions tout d’abord atteindre, avant d’examiner les conséquences de ces mesures au point de vue de l’enseignement....

À propos

Face à une gauche qui ne parvient pas à contenir ses partisans, Léon Gambetta entend rassembler une majorité de républicains autour d’un nouveau quotidien, organe de l’Union Républicaine : La République française. Grand journal à 15 centimes, il consacre une part importante de son contenu aux nouvelles de province et joue un rôle considérable dans la victoire des républicains contre les conservateurs. La mort de Gambetta provoque de facto un infléchissement de la publication qui s’éteint lentement jusqu’en 1931.

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