Extrait du journal

Elle se leva brusquement, et retourna à t la fonctre, où, comme tout à l’heure, elle resta debout, la té te appuyée contre la vitre. Bientôt après, elle sortit du salon. : A son tour, Newman se retira. Dans le ! vestibule il prenait son pardessus des i mains du domestique, quand il vit Mme do Cintré venir a ui. — Serez-vous chez vous vendredi ? de manda-t-il. Elle le regarda un moment avant de répondre. — Vous n’aimez ni ma mère ni mon frère, dit-elle. — Non. Il prononça le mot à voix basse, dou cement, après une légère hésitation. Mme de Cintré, la main sur la rampe,et les yeux baisses, commença à monter l’escalier. A la troisième marche, elle se retourna : — Oui, je serai chez moi vendredi. Et elle continua vivement son chemin. Le vendredi suivant, Newman venait à peine d’entrer dans le petit salon qu’elle lui demanda pourquoi il détestait sa fa mille. — Détester votre famille ! s’écria-t-il, voilà un horrible mot. Je ne crois pas avoir jamais rien dit de semblable. Si je l’ai dit, je ne le pensais certainement pas. — Je voudrais savoir votre opi nion sur eux. — Je n’ai d’opinion que sur vous. — Voilà la preuve que vous ne les aimez pas Dites-moi la vérité. Je ne m’en offenserai pas. — Eh bien, je ne prétends pas aimer beaucoup votre frère. Mais, à quoi bon parler de cela ? Pourquoi me le rappeler ? Je l’avais oublié. — Vous êtes trop bon, dit-elle, d’un ton grave. Puis, comme pour éviter de donner â Newman l’occasion do mal parler du marquis, elle fit quelques pas dans la chambre, et lui indiqua un siège de la main. — Ce qui est plus important, continuat-il, un moment après, toujours debout devant elle, c’est qu’ils ne m’aiment pas....