Extrait du journal

A maintes reprises, nous nous sommes élevé, ici même, contre le ridicule pré jugé, contre le snobbismo plutôt, qui pousse un certain nombre de Français, surtout des Parisiens, à la consomma tion de la bièro allemande, — ou, pour parler plus exactement, de la bière dite allemande, — car, on le sait déjà, la plus grande partie de celle qu’on boit à Paris sous celle étiquette sort tout simplement des brasseries françaises. La question, à vrai dire, n’a plus l’im portance qu’elle eut il y a dix ou quinze ans ; aujourd’hui, en effet, c’est a peine si, sur cent cinquante litres de bièro bue en France, on peut compter un seul litre de bière étrangère. Mais si, grâce à des efforts considérables et continus, on a pu, un moment, regarder celle-ci comme presque complètement repoussée, ainsi, qu’il arrive presque toujours, les vainlucurs— nous voulons dire les brasseurs français — se sont endormis sur leurs lauriers, et l’adversaire s’est ingénié, non sans résultat, à rentrer dans la place. Nous l’avons déjà constaté et nous le constatons do nouveau, l’importation de la bière allemande a repris, depuis deux ans, d'one façon assez sensible, — et, dans tous 1rs cas, menaçante pour l’ave nir. si les brasseurs français ne savent prendre les mesures propres à arrêter un nouvel envahissement. Voici les chiffres officiels, en poids brut, de cette importation pendant les sept premiers mois des trois dernières années :...