Extrait du journal

Les quarante heures dans le commerce de détail par G. LARPENT. L'application de la loi des quarante heures dans le commerce de détail a sou levé de vives protestations de la part des intéressés. M. René Dommange s'en est fait l'écho et, dès le premier jour, a de mandé la convocation de la commission du commerce de la Chambre pour étudier les répercussions de la mise en vigueur brusquée de la loi; cette précipitation est d'ailleurs d'autant plus surprenante que pour les autres lois dites sociales, un délai avait toujours été accordé aux petits com merçants pour leur permettre de se mettre en mesure de se plier aux nouveaux régi mes avec le moins de heurts possibles. Ce qui est non moins étonnant, c'est que les grandes industries, gérées, comme nul ne l'ignore, par les « deux cents familles », ont un mois pour s'adapter aux quarante heures; le commerce de détail est aux mains de ces classes moyennes pour les quelles radicaux, socialistes, communistes affectent une si vive sollicitude; on ne lui a pas donné trois jours pour se mettre en règle avec la loi. Pourquoi cette hâté ? Mystère. Il est permis de se demander s'il n'y a pas eu là un coup d'intimidation de la part des syndicats communistes, dési reux de tâter les facultés de réaction de ces classes moyennes, présentées comme le dernier rempart du régime bourgeois. Quoi qu'il en soit, les réclamations ont été vives et, en cette journée du 5 avril, premier jour d'application de la loi, l'hô tel Matignon a retenti sans interruption ' des appels téléphoniques des préfets, ren dant compte de l'émotion soulevée et de mandant des instructions. D'autre part, le président de la Confédération nationale des groupements commerciaux et indus triels, parlant au nom. de 350.000 (trois cent cinquante mille) petits et moyens commerçants, a écrit à Blum pour lui si gnaler les protestations arrivant de tous « les points du territoire Y et*-solliciter...