Extrait du journal

On ne reprochera pas à M. Poincaré de peindre la vérité do couleujs roses puisque, jeudi, dans une incidente très remarquée, où il laissait prévoir à la Chambre, en termes encore sibyllins, Iq. stabilisation du franc par le retour à une monnaie convertible en or, il n'hésitait pas à parler d'une situation financière qui reste difficile. En quoi cette difficulté consiste-t-elle? Où faut-il la chercher ? Peut-être à la source, c'est-à-dire dans les bilans de la Banque de France. . Avant d'en venir aux chiffres, — car tout se résout finalement par des chiffres, — retenons la donnée primordiale du problème. L'assainissement et le redressement entrepris par M. Poincaré reposent essen tiellement sur l'équilibre budgétaire. On n'aura donc le droit de conclure par un : « C'est ce qu'il fallait démontrer » que le jour où il sera prouvé que la France est capable de payer, à. des titres divers, une bonne cinquantaine de milliards d'impôts en francs qui valent vingt centimes. Et personne n'ignore plus que, sans même supposer d'accident intérieur ou extérieur, sans même avoir à craindre que l'expérience soit interrompue ou ses conditions faussées par une nouvelle ère de démagogie succédant aux élections, l'équilibre du budget de 1928 est dou teux. Cet équilibre-fait question non pas seulement du côté des dépenses (car il ne laisse pour, ainsi. dire pas de marge à l'imprévu) mais, ce qui est bien plus important^ du côté des recettes, étant donné que l'on ne sait pas du tout si les évaluations, quelque modérées qu'elles aiènt: pu " être, ne sont pas encore trop hautes et si l'effet du ralentissement des affaires ne s'exercera pas sur lés rentrées fiscales plus gravement qu'on ne l*a cal culé. ■ % Cela dit, pour mémoire, revenons au bilan de la Banque de France....