Extrait du journal
Il nous est revenu que des citoyens amé ricains, connus de nous ou inconnus, avaient été offusqués ou froissés de ce que nous avons écrit au sujet de la réclamation par les Etats-Unis. de ce qu'on nomme notre dette de guerre. L'amitié ne peut cependant nous empêcher de défendre nos intérêts et la justice. Ou bien, quelle amitié serait-ce ? Il y a, d'ailleurs, des arguments dont nous ne pouvons nous servir, des mots que nous ne pouvons prononcer nous-mêmes. Ils q'ont de valeur que si c'est le créancier qui les emploie. Nos lecteurs américains reconnaî tront sans doute que nous n'avons pas dit la moitié de ce qui se trouve dans l'article suivant, publié par le New York Times du 25 janvier et qui a été écrit par un de leurs compatriotes résidant en France. J. B. ■ , . ■»,—LA VRAIE FRANCE D'AUJOURD'HUI Voulez-Dous accorder une place à un simple citoyen américain,actuellement en France, pour dire à ses concitoyens restés chez eux comment l'attitude officielle - de F Amérique vis-à-vis de là dette française lui apparaît à lui qui la voit de ce côte de l'eau? Chez nous, la majorité de notre presse fait-écho à l'affirmation de notre gouvernement que le peuple américain compte absolument et insiste sur le rem boursement par la France de noire créance, s'élevant maintenant à environ trois mil liards et demi de dollars. « Oh ! oui, il faut qu'elle. paie pour son honneur », comme si nous étions &les gardiens de l'honneur de la France. ■ Mais qui est cette France qui doit payer? De notre rivage, nous la voyons comme une simple abstraction : six lettres sur la carte d'Europe ; mais, de ce côté-ci, la France n'est, je trouve, ni ceci, ni encore son gouvernement, ni le gai Paris, ses hôtels, ses cafés bbndés d'étrangers. La France qui doit payer « pour son honneur » est une chose de chair et de sang, des femmes, des hommes et des enfants comme nous. La.France^ ce soni ces hommes harassés par les affaires, ces petits commerçants, ces fermiers, ces ouvriers, ces veuves (ah! l'ar mée des veuves) et leurs enfants sans père. C'est cela et non une abstraction loin taine qui doit ' bientôt commencer de payer et continuer de payer jusqu'à ce que les vieillards soient-depuis longtemps ensevelis, jusqu'à ce que les jeunes hommes aient des cheveux gris, jusqu'à ce que les veuves usées*par le.travail soient remplacées par leurs enfants, luttant à leur tour pour l'honneur de la France et pour payer l'or que nous réclamons. Déjà leur vie si dure est une chose qui tue : joindre les deux bouts est leur unique et triste joie; mais, ■pour les consoler, nous leur disons avec bonté et fermeté de se serrer la ceinture et...
À propos
Fondée en 1908, L’Action française est un journal d’extrême droite dirigée par Charles Maurras et interdit à la libération en 1944. Se gargarisant d’être « le journal du nationalisme intégral », la publication se veut le trait d’union entre les mouvements royalistes, nationalistes et antisémites.
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