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L’Assemblée nationale, 9 mai 1855

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L’Assemblée nationale
9 mai 1855


Extrait du journal

s’exalta dans cette épouvante comme il se fût exal té, en une autre circonstance, dans son bouillant courage d’autrefois ; et alors il eut peur d'avoir eu peur, il trembla parce qu’il avait tremblé, il recula encore parce qu’il avait reculé déjà... Deux fois il voulut ressaisir son épée, et deux fois elle s’échappa de ses mains... Ce spectacle de la lâcheté subite d’un homme brave jusque là comme est brave un lion/ était navrant à voir, et les deux ou trois mille témoins de cette étrange scène furent pris à la gorge et au cœur par un indicible sentiment d’ango’sse et de pitié. La foule comprend merveilleusement les impres sions les plus bizarres. Il ne fut pas un seul témoin de cette scène affligeante qui ne devinât pourquoi le noble comte de Leicester avait eu peur... Seule, la Reine ne sourcilla point et ne témoi gna son étonnement que par un sourire de mépris. Mais celui qui fut le plus touché, peut-être, le . plus violemment ému de cet inconcevable accès de peur, ce fut Bavolet ; — Bavolet qui, mieux que personne, devina quelle inexprimable angoisse avait dû broyer le cœur du comte pendant dix minutes. Aussi lorsque celui-ci essayait vainement de re prendre son épée, abaissa-t-il vivement la pointe de la sienne vers la terre, en lui disant : — Assez, Monsieur, assez 1 Votre sang coule, vos forces vous abandondent, et je ne pui s continuel • une lutte aussi inégale... A ces paroles de Bavolet, le com.ce essaya de re trouver quelque sang-froid, quelque présence d’es prit, une faible parcelle de son Ancienne vale ur... Ce fut en vain ! Ses yeux, troublés déjà, ^injectèrent de eavg; il chancela, laissa échapper, lm cri étouffé, et, mur...

À propos

La Gazette de France refusant de publier l’adoption de la deuxième République à la suite des Journées de février, Adrien Lavalette fonde son propre journal une semaine plus tard, le 1er mars 1848. En quelques semaines, L’Assemblée nationale devient alors la voix la plus forte du camp révolutionnaire. Suspendu plusieurs fois, le journal est contraint de changer de nom. Il devient Le Spectateur en 1857, mais est interdit dès l’année suivante à la suite de l’attentat d’Orsini.

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