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L’Assemblée nationale, 12 novembre 1857

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L’Assemblée nationale
12 novembre 1857


Extrait du journal

Paris, 11 novembre. Le Moniteur publie ce matin en tête de sa partie officielle la lettre suivante, adressée par 1*Empereur au ministre des finances : Monsieur le ministre, Je vois avec peine que, sans cause apparente ni réelle, on i»orte atteinte au crédit public par des craintes chimériques et par la propagation de soidisant remèdes à un mal qui n’existe que dans l’i magination. Les années précédentes, les appré hensions, il faut bien le reconnaître, avaient quel que fondement. Une succession de mauvaises ré coltes nous forçait d’exporter tous les ans plu sieurs centaines de millions en numéraire pour payer la quantité de blé qui nous manquait, et cependant nous avons pu conjurer la crise et dé lier les tristes prédictions des alarmistes par quel ques simples mesures de prudence prises momen tanément par }a Banque île France. Aujourd’hui, comment ne comprend-on pas que la même con duite, rendue plus facile par la loi qui permet d’é lever le taux de l’escompte, doit suffire à plus forte raison pour conserver à la Banque le numéraire dont elle a besoin, puisque nous sommes dans de Lien meilleures conditions que l’année dernière, la récolte ayant été aljondante et l’encaisse métalli que de la* Banque étant plus considérable ? Je vous prie donc de démentir bien haut tous les projets absurdes qu’on attribue au gouverne ment, et dont la propagation crée si facilement des alarmes. Ce n’est pas sans quelque orgueil que nous pouvons affirmer que la France est le pays en Europe où le crédit public est assis sur les bases les plus larges et les plus solides. Le rapport remarquable que vous m’avez adressé en fait foi. Donnez du cœur à ceux qui s’effraient en vain, et assurez-les que je suis bien décidé à ne point employer ces moyens empiriques auxquels on n’a recours que dans les cas heureusement si rares où des catastrophes au-dessus de la pré voyance humaine viennent fondre sur le pays. Sur ce, je prie Dieu qu’il vous ait en sa sainte garde. NAPOLÉON. Fait au palais de Compïègne, le 10 novembre 1857....

À propos

La Gazette de France refusant de publier l’adoption de la deuxième République à la suite des Journées de février, Adrien Lavalette fonde son propre journal une semaine plus tard, le 1er mars 1848. En quelques semaines, L’Assemblée nationale devient alors la voix la plus forte du camp révolutionnaire. Suspendu plusieurs fois, le journal est contraint de changer de nom. Il devient Le Spectateur en 1857, mais est interdit dès l’année suivante à la suite de l’attentat d’Orsini.

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