Extrait du journal

— Et qu’iriez-vous faire en Italie, mon Dieu ! Vous êtes ici chez vous; ce château, les terres qui en dépendent, les serviteurs dont il est psuplé, — tout vous appartient, tout est à vous. — Je ne veux rien de tout cela, dit Marianna avec calme, et puisque le Roi vous a ordonné de m’obéir, obéissez-moi. — Pardon, Signorina, murmura l’intendant avec respect, mais Sa Majesté ne paraît point désirer, que voua quittiez le château, et je ne puis, sans avoir pris ses ordres... — C’est bien, je sais maintenant que je suis pri • sonnière. Marianna parut réfléchir un moment. — Je veux voir le Roi, dit-elle enfin. — C’est impossible, Signorina. — Pourquoi impossible ? — Le Roi n’est plus ici. — Parti ! murmura-t-elle avec découragement. — Oui, Signorina. Sa Majesté chasse aujourd’hui dans la forêt de Fontainebleau. — Où est cette forêt ? — A six lieues d’ici. — Eh bien ! j’y veux aller. L’intendant hocha la tête. — Je n’ai point reçu l’ordre"de vous y conduire, dit-il. Marianna courba le front, et deux larmes jaillirent de ses yeux. _ . — Si vous avez autre chose à m’ordonner... re prit l’intendant. ■—Non, fit elle,, le congédiant d’un geste; vous pouvez vous retirer. L’intendant sortit....