Extrait du journal

Des dépêches télégraphiques de Vienne du 20 et du 21 nousont appris quelles désordres avaient écla té le 1 *2 avril à Constantinople. C'est un bateau à va peur qui a apporté cette nouvelle à Trieste. Il y a plusieurs versions ; elles s’accordent pour attribuer le mouvement au fanatisme d’une partie de la tkmulaiion turque, mais elles diffèrent sur d’au™spoints; selon les unes, l’irritation était géné rale dans la population musulmane; les chrétiens étaient partout poursuivis dans les rues; quelquesuns auraient été blessés, d’autres tués ; selon d’au tres versions , il y aurait eu seulement quelques personnes blessées. On parle aussi d’un mouveulent populaire à Brousse; n’est-ce pas ce mouvement qu’on aurait indiqué par erreur com me ayant eu lieu à Constantinople, ou bien est-il distinct de celui de cette capitale ? Ce sont là des questions auxquelles il ne sera possible de répon dre qu’après l’arrivée du courrier ordinaire, et encore ne pourra-t-on le faire en toute certitude, tant l'imagination et les intérêts particuliers des correspondants sont toujours prêts à grossir ou à dénaturer d'une ou d’autre façon les événe ments. Il faut que le public se tienne en garde centre tous ces rapports, où le calcul et l'ignorance ont toujours une grande part ; il doit se rappeler ce qui est arrivé lors de la première nouvelle de h mission du prince Mentschikolf, et comment il se trouva, au bout de quelques jours, que la pa nique que les uns avaient fait naître sciemment, et à laquelle les autres s’étaient abandonnés avec trop de crédulité, n’avait pas de fondement. On doit être bien persuadé que la durée de l’Empire ottoman et la paix de l’Europe ne sont pas à la merci de quelques musulmans fanatisés. Les grandes puissances veulent que la Turquie dure encore, et elle durera en dépit de toutes les échaulfourées populaires qui pourront éclater à Constantinople ou ailleurs. I) jà on annonce que le calme, un moment troublé, a été promptement rétabli par la force année. Il est vrai qu’on ajoute que l'effervescence était croissante, et que le bruit courait que le prince Mentschikolf pressait le Di van de prendre une détermination, menaçant de partir si l’on tardait encore. Détermination sur quoi? Sur son ultimatum, sans doute. Mais quel e

À propos

La Gazette de France refusant de publier l’adoption de la deuxième République à la suite des Journées de février, Adrien Lavalette fonde son propre journal une semaine plus tard, le 1^er mars 1848. En quelques semaines, L’Assemblée nationale devient alors la voix la plus forte du camp révolutionnaire. Suspendu plusieurs fois, le journal est contraint de changer de nom. Il devient Le Spectateur en 1857, mais est interdit dès l’année suivante à la suite de l’attentat d’Orsini.

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