Extrait du journal
ple d’antiquailles, parmi les toiles d'arai gnée. La poésie coule à plein bord dans tout ce qui existe , d'autant plus large qu’elle est plus vivante. Et j’entends don ner à ce mot de poésie toute sa valeur, ne pas en enfermer le sens entre la badence de deux rimes , ni au fond d’une chapelle étroite de rêveurs , lui restituer son vrai sens humain, qui est de signifier l’agran dissement et l’épanouissement de toutes, les vérités. Prenez donc le milieu contemporain, et tâchez d’y faire vivre des hommes : vous écrirez de belles œuvres. Sans doute, il faut un effort, il faut dégager du pêle-mêle de la vie la formule simple du naturalisme. Là est la difficulté, faire grand avec des sujets et des personnages que nos yeux, accoutumés au spectacle de chaque jour, ont fini par voir petits. Il est plus commode, je lo sais, do présenter une marionnette au public, d’appeler la marionnette Charle magne et de la gonfler à un tel point de tira des, que le public s’imagine avoir vu un colosse ; cela est plus commode que de E rendre un bourgeois do notre époque, un omme grotesque et mal mis et d’en tirer une poésie sublime, d’en faire, par exem ple, le père Goriot, le père qui donne ses entrailles à ses filles, une figure si énorme do vérité et d’amour qu’aucune littérature ne peut en offrir une pareille. 1 lien n'est aisé comme de travailler sur des patrons, avec des formules connues ; et les héros, dans le goût classique ou roman tique coûtent si peu de besogne, qu'on les fabrique à la douzaine. C’est un article courant dont notre littérature est encom brée. Au contraire, l’effort devient très dur, lorsqu’on veut un héros réel, savam ment analysé, debout et agissant. C’est là sans douté pourquoi le naturalisme terrifie les auteurs habitués à pêcher des grands hommes dans l’eau trouble de l’histoire. Il leur faudrait fouiller l’humanité trop pro fondément, apprendre la vie, aller droit à la grandeur réelle et la mettre en œuvre d’une main puissante. Et qu’on ne nie pas cette poésie vraie de l'humanité ; elle a été dégagée dans le roman, elle peut l’être au théâtre ; il n’y a là qu’une adaptatif à trouver. Je suis tourmenté par une comparaison qui me poursuit et dont je me débarrasse-...
À propos
Lancé par Henri Vrignault au mois de mars 1871, quelques jours seulement avant la Commune de Paris, Le Bien public rejoint dès sa naissance les rangs des journaux protestant contre les élections organisées par le Comité central. Interdit un mois après son lancement, le journal réapparait à la chute de la Commune. Républicain et conservateur, Le Bien public devient alors le journal porte-parole d’Adolphe Thiers. Lorsqu’il tombe entre les mains d’Athanase Coquerel en 1874, il se teinte également d’une couleur fortement anticléricale.
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