Extrait du journal
Dans notre dernier numéro (20 novembre), nous avons rendu compte du vœu particulièrement significatif, émis à l’occasion d’une conférence sur « le Soldat de France », faite à Bordeaux par un orateur éminent, M. A. Bonhoure, ancien préfet, gouverneur honoraire des colonies. Ce vœu, présenté par le Président, magistrat réputé, et patronné par vingt-trois associations et groupements sociaux des plus connus, a été motivé par « les redoutables dangers, causes de déchéance physique et morale... qui guettent nos soldats dans les villes, au sortir des gares, dans les rues, les garnis, etc... ». Ce vœu réclame d’urgence « l’assainissement complet et aussi prompt que possible de tous les lieux pouvant être considérés comme la source du fléau... ». ' Tous les journaux régionaux ont appuyé cette manifes tation . Nous extrayons le passage suivant de la Liberté du SudOuest, du 20 novembre 1917 : « Les gardiens de la paix et la police de la sûreté ont, depuis quelque temps, pratiqué de concert des rafles qui ont amené l’arrestation et l’expulsion de nombreuses femmes de mœurs légères qui étaient la plaie des principaux quartiers de la ville... (Tant pis pour les femmes honnêtes qui, par leurs toilettes ou leurs allures, provoqueront de fâcheuses confusions ! — N. D. L. R.) » On nous fait observer que cette manière de procéder, bonne ten soi, n’est pas cependant assez efficace, car c’est remédier aux effets sans en chercher les causes. “11 » Or, les causes, dans la question qui nous occupe, sont certains cafés ou brasseries installés au cœur même de Bordeaux et où cette population interlope trouve un asile presque inviolable ou tout au moins inviolé jusqu’à ce jour. » Établir à certaines heures des barrages d’agents quand ces maisons ferment, leurs portes est, certes, une mesure utile; mais ne serait-il pas de beaucoup plus pratique de munir la police des pouvoirs nécessaires pour fermer, si besoin était, tous les établissements dont il s’agit, ou d’en interdire formellement l’entrée aux mineurs et aux femmes qui en sont la clientèle la plus assidue?...
À propos
Le cafard muselé fut un journal des tranchées édité et imprimé à Bordeaux. Bimensuel, il parut tous les 1er et 15 du mois entre 1917 et 1919. Le journal était tiré sur près d’une quinzaine de pages et était orchestré par un directeur de rédaction signant « Le Gosse ». Il se revendiquait « organe du foyer du soldat », soit un espace de retraite dans les casernes et établissements militaires, sous le contrôle et avec l'agrément de l'autorité militaire, où les sous-officiers et les soldats trouvaient des livres, des jeux d'adresse ainsi que de quoi écrire.
En savoir plus Données de classification - bonhoure
- a. bonhoure
- france
- bordeaux
- maire