Extrait du journal
Bordeaux, 20 novembre 1917. Le. Cafard muselé paraît avec du retard, selon son habitude; mais cette fois-ci, c’est volontairement, c’est afin de pouvoir rendre compta, dès auj ourd’hui, de la manifes tation d’hier, à laquelle ont pris part vingt-trois Asso ciations des plus connues représentant tout ce qui «pense» à Bordeaux. La grande salle de l’Athénée Municipal était comble, la plupart des autorités régionales avaient tenu à assister à la Conférence que M. A. Bonlloure, officier de la Légion d’honneur, ancien Préfet, Gouverneur honoraire des colonies, a faite sur ! “Le Soldat de France”. Le brillant orateur a rappelé d’abord ce qui s’est passé le 2 août 1914; il a parlé des conditions dans lesquelles s’est produit le départ de nos soldats. Il les a suivis en route et sur le front, en lisant deux ou trois lettres d’eux, particu lièrement caractéristiques et touchantes. Puis, il a raconté quelques épisodes de courage et d’héroïsme, émouvants entre tous. Il a montré qu’il y a une tradition à laquelle la France est toujours restée fidèle, sous tous les régimes qu’elle a traversés. ' ' Le conférencier a tracé ensuite un parallèle entre la nature de la bravoure allemande et celle de la bravoure française; il en a souligné les différences; —'ce qui nous entraîne, c’est l’idéal du droit et de la justice ! Après avoir dit comment se battent, souffrent et meurent tous nos soldats, il a développé cette idée que le désintéres sement et l’abnégation dont ils ont fait preuve, dont ils font preuve chaque jour, n’est l’apanage exclusif d’aucun parti, soit politique, soit religieux. Toutes les classes se sont confondues dans un même esprit de sacrifice. Le soldat de 1917, contrairement à toutes les déplorables rumeurs mises en circulation, est toujours le soldat de 1914, aussi dévoué, aussi patriote i Dans une péroraison admi rable, sursum corda vibrant, M. Bonhoure a fait un appel aux morts qui parlent 11 Très applaudi, par un public profondément ému, l’éminent...
À propos
Le cafard muselé fut un journal des tranchées édité et imprimé à Bordeaux. Bimensuel, il parut tous les 1er et 15 du mois entre 1917 et 1919. Le journal était tiré sur près d’une quinzaine de pages et était orchestré par un directeur de rédaction signant « Le Gosse ». Il se revendiquait « organe du foyer du soldat », soit un espace de retraite dans les casernes et établissements militaires, sous le contrôle et avec l'agrément de l'autorité militaire, où les sous-officiers et les soldats trouvaient des livres, des jeux d'adresse ainsi que de quoi écrire.
En savoir plus Données de classification - sigalas
- asso
- bonhoure
- bordeaux
- rodel
- france
- cour
- patrie
- chartres
- faculté de médecine
- comité de patro nage
- athénée municipal