Extrait du journal
« To be or not to be » (être ou ne pas être). « Struggle for life » {lutte pour la vie), ont dit nos amis les Anglais. « Celui-là seul est digne de la liberté, comme de la vie, qui sait chaque jour la conquérir », a écrit le poète philosophe de la Germanie d’autrefois « Vaincre ou mourir » est une devise bien française! « Les civilisations ou le militarisme triomphe, font de l’homme l’ennemi de l’homme, excitent race contre race,-nation contre nation II faut que Y homme se substitue à la bête humaine », s’est écrié (1911) le député italien Ludovico Fulci. Tolstoï, l’anarchiste idéaliste russe, prévoyait l’aurore du jour où la confiance régnera entre les hommes et où la paix sera établie d’une manière durable entre les nations, mais comme moyen, il exigeait l’irréalisable . la non-résistance à la violence, en se prévalant des préceptes évangéliques, à savoir : la lutte contre le mal par la charité. Si ses principes étaient appliqués rigoureusement, a fait remarquer Paul Morel, il n"y aurait plus de société; ils impliquent non seulement la suppression de la guerre, mais encore celle des tribunaux et de la police civile., « Aussi longtemps que les hommes vivront ensemble, il faudra des lois pour les diriger et des gouvernements pour faire appliquer ces lois. Nous croyons que la fraternité supprimera la haine, et que la lutte pour l’existence se transformera en solidarité des âmes et des intérêts; mais nous attendons ce changement de l'évolution des cons ciences, et non d’un jour qui ne pourrait durer et qui conduirait l’humanité à la ruine. » Un de nos amis d’Amsterdam nous disait en 1913 . « Les jalousies et par conséquent la guerre, existeront toujours, parce que l’on ne pourra pas empêcher des différences d’exister ou de surgir entre ceux qui font valoir leur temps . et ceux'qui le perdent La Force, savez-vous, règne dans le travail continu, et c’est formidable ce que les Allemands travaillent. Nous autres Hollandais, nous ne les aimons pas, nous nous méfions de leur activité pratique et ordonnée, tandis que toutes nos sympathies vont vers votre France, le flambeau des nations, où germent toutes les nobles idées. »...
À propos
Le cafard muselé fut un journal des tranchées édité et imprimé à Bordeaux. Bimensuel, il parut tous les 1er et 15 du mois entre 1917 et 1919. Le journal était tiré sur près d’une quinzaine de pages et était orchestré par un directeur de rédaction signant « Le Gosse ». Il se revendiquait « organe du foyer du soldat », soit un espace de retraite dans les casernes et établissements militaires, sous le contrôle et avec l'agrément de l'autorité militaire, où les sous-officiers et les soldats trouvaient des livres, des jeux d'adresse ainsi que de quoi écrire.
En savoir plus Données de classification - tolstoï
- paul morel
- france
- amsterdam
- germanie