Extrait du journal

« Ce qu’il ne faut pas, suitout, ce serait une paix qui* nous ferait regretter la guerre.» (Dessin humoristique cVHeniiiot, sous le titre Escarmouches, dans les Annales du 9 septembre 1917 ) L’ex-Tsar de Russie avait cru voir la fin des guerres dans le désarmement général qu’il a proposé aux nations et qui n’a pas été reconnu possible; mais il est resté quelque chose de sa proposition : la Cour d’arbitrage international de La Haye. Le principe existe; quelques-uns en sourient, mais tous y reviendront. Dans la pratique, pour ne laisser aucune prise à la guerre, l’Angleterre et les États Unis d’Amérique ont conclu en i9ll un traité d’arbitrage par lequel ces deux grandes démocraties se sont unies sans réserves. « Les amis de la Paix par le Droit, écrivait à'cette occasion le docteur J.-Elie Pecaut, mettent en lumière ce grand exemple vis-à-vis de l’humanité civilisée. A nos impa tiences, le progrès paraît si lent que,ces êtres immenses que sont les groupes nationaux ne mesurent pas leurs mouvements à la brièveté de notre vie; c’est leur durée même, quasi éternelle, qui leur commande une allure dont la lenteur n’est qu’apparente. » " Un capitaine du 344e régiment d’infanterie, commerçant ' de Bordeaux dans la vie civile, mort pour la France en 1915, nous disait il y a deux ans, à l’occasion d’un‘congé de conva lescence, donc après avoir vu de près ce qu’est la guerre': « Il faut que l’humanité trouve le moyen d’empêcher à l’avenir le renouvellement de pareil acte de folie. La guerre est suscitée par les divergences d'intérêt. C’est donc par Vintérêt qu’il s’agirait de mater les récalcitrants. » — Et comment? » — On pourrait par exemple faire payer à chaque citoyen, dans chaque pays, une sorte d'impôt d’assurance contre la guerre, proportionné aux revenus de chacun et payable en or. L’argent ainsi récolté serait déposé, contre des billets timbrés au nom du pays payeur, dans une Banque interna-...