Extrait du journal

Je connaissais le Docteur Georges dbpuis toujours. Il avait été le docteur de la famille et, bien que, lors de mon mariage, je fusse parti pour une yille éloignée, je l’avais toujours considéré comme l’un de mes"meilleurs amis. / Il y a quelques semaines, je le rencontrai en ville, et nous passâmes un moment ensemble à parler des anciens amis et ' des anciens jours, — du temps où j’étais encore un enfant et qu’il n’était encore qu’un jeune docteur. — Comme l’heure avançait, nous en vînmes à parler d’une époque plus récente, des horreurs de la guerre et de la façon dont Dieu se servait de nous pour donner à l’humanité l’exemple dn patriotisme sacré. Puis il m’entretint d’autres questions qu’un docteur connaît mieux que personne, car il n’y a pas de secret pour le docteur de la'famille. Ces histoires étaient épouvantables ; tout d’abord, je ne,, pouvais pas croire'' qu’il les connût, mais il citait de nom breux exemples tombés sous sa propre observation. — Mais, dit-il, nous connaissons tous ces histoires-là, dans ma profession. La surexcitation causée par la guerre a jeté l’étincelle dans le cœur féminin. Les femmes, et surtout les-jeunes femmes et les jeunes filles, ont le cœur enflammé pour les hçmmes et les jeunes gens en uniforme, et cette...