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Le Charivari, 1 février 1869

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Le Charivari
1 février 1869


Extrait du journal

Mirés et ses co-pipes en bois crient encore dans la rue. La séance a commencé par la lecture du rapport dp M. de Germiny dans le but de soumettre à l’approba tion des actionnaires le contrat signé entre lui et les administrateurs de l’immobilière. Il expose les motifs qui l’ont engagé à accepter le don de 36 millions des anciens administrateurs, et, aprèr avoir exposé le vœu qu’une entente s’établisse entre le Mobilier et l’immobilière, il demande que le scrutin soit ouvert pour l’approbation du contrat. Vociférations et interpellations du petit Mirés et de ses co-pipes en bois. M. Dutreyt, un des actionnaires, réussit cependant à faire entendre un discours qui impressionne vivement l’asssemblée et qui conclut en demandant qu’en votant la proposition du conseil on fît les réserves les plus expresses sur l’emploi des 36 millions. M. de Germiny repousse cette proposition. Le petit Mirés crie qu’il faut repousser le don de 36 millions, et qu’il n’y a qu’un moyen de se sauver : c’est la faillite. choeur des pipes-en-bois. — La faillite! la faillite! (Murmure de réprobation de l’assemblée.) Le petit Mirés redouble ses cris ; on s’enrichit en ne payant par ses dettes, voilà sa théorie ; ses co-pipes-enbois l’appuient de toute la force de leurs poumons, de leurs cannes et de leurs parapluies. Le tumulte est à son comble, il faut que les sergens de ville interviennent pour rétablir l’ordre au moment du scrutin. Enfin on peut voter, et le traité est approuvé par plus des quatre cinquièmes de l’assemblée. Le petit Mirés continue à s’agiter et à interpeller M. de Germiny : — Allez, lui dit-il, porter le résultat du scrutin aux Tuileries. (Les pipes-en-bois applaudissent frénétiquement.) La foule des actionnaires se retire, le petit Mirés est mis à la porte par les sergens-de-ville, ce qui ne l’em pêche pas de se frotter les mains, en disant : J’ai fait du bruit, je n’ai pas perdu ma journée. Quant à moi, je reviendrai dans ma prochaine lettre sur cette réunion dont les résultats ont besoin d’être envisagés d’une façon plus sérieuse. En attendant, agréez, etc. CASTORINE....

À propos

Fondé par Charles Philipon en 1832, Le Charivari fut le premier quotidien satirique illustré au monde. Régulièrement poursuivi pour sa critique de Louis-Philippe, le journal disparaît néanmoins bien plus tard, en 1937.

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Données de classification
  • banès
  • de germiny
  • pierre véron
  • a. maurice
  • walewski
  • london
  • balzac
  • orléans
  • grèce
  • autriche
  • italie
  • société générale