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Le Charivari, 8 juillet 1868

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Le Charivari
8 juillet 1868


Extrait du journal

^=&€§3-§<=*s Hélas ! elle n’a pas seulement mal fini, elle avait mal commencé, elle a été mal continuée,- elle s’est terminée lugubrement, voilà le vrai, en dépit des trilles de M. Magne. L’héroïsme de nos troupes a couvert la débâcle poli tique, mais cette débâcle n’en a pas moins été com plète. Dès le premier jour la question a été faussée, dès le premier jour il y a eu déraillement. La preuve, c’est que l’Espagne et l’Angleterre, qui n’avaient nulle envie de se trouver dans la bagarre, sont descendues du train dès qu’elles ont vu de quel côté on aiguillait. Qu’on mette après cela dans une balance les mil liards dépensés, dans l’autre les résultats obtenus et qu’on nous dise ensuite ce que valent les arpèges de M. le ministre des finances. Cet éminent virtuose ne s’est d’ailleurs pas borné à ce morceau de bravoure et il convient de signaler son ut dièze, une véritable merveille qu’il avait, comme de raison, gardée pour la fin. Voici : — Examinons, a dit M. le ministre en concluant (trait du Parthe), examinons si aujourd’hui ce nouvel emprunt peut être, non pas accueilli par vous, il le sera, la situation l’exige, mais justifié par votre con duite passée... Savez-vous bien qu’il y a toute une politique dans cette phrase. Donc ce que la Chambre examine ce n’est pas si elle doit ou non rejeter l’emprunt. On lui a fait la situation telle qu’elle doit s’incliner quand même devant les exi gences du déficit. Le vin est tiré, il faut le boire, quel que amer qu’il puisse paraitre. En vérité, on n’avait jamais fait ressortir d’une fa çon plus exorbitante les périls du gouvernement per sonnel. C’est en finance l’histoire du Luxembourg qu’on mutile d’abord pour venir ensuite demander : — Qu’en pensez-vous? Je doute que M. Magne ait reçu de bien vifs complimenspour cet aveu trop dépouillé d’artifice. Mais que voulez-vous ? Les ténors sont sujets à des couacs. C’est un couac aussi et un couac bien malheureux que l’interdiction qui vient d’être faite aux cafés-con certs de chanter une chanson intitulée : La Lanterne. On a vraiment l’air de se dire : — Qu’est-ce que nous pourrions bien trouver pour attiser encore le succès du journal de M. Rochefort ? Et l’on trouve. Lisez et savourez. « A neuf heures le saint-père, porté en sedia gestatoria par douze serviteurs vêtus de damas rouge à ses armes, entre les deux éventails à plumes d’autruche ocellées de plumes de paon, entouré de huit prélats référendaires soutenant au-dessus de sa tête un dais flottant de soie rouge brodée d’or, a fait son entrée dans la basilique, précédé par le cortège si imposant du clergé de la cour pontificale et du sacré-collège. Le pape, revêtu de l’aube et du pluvial rouge lamé et brodé d’or, portait la tiare. » Quelqu’un qui croirait que le catholicisme actuel est la suite de l’Evangile pourrait supposer que cette description au luxe païen a été fabriquée par un ca lomniateur. Citons-en donc la source, elle est prise dans une correspondance de l’Univers. Est-ce que si le fils de l’étable, le Jésus de la pau...

À propos

Fondé par Charles Philipon en 1832, Le Charivari fut le premier quotidien satirique illustré au monde. Régulièrement poursuivi pour sa critique de Louis-Philippe, le journal disparaît néanmoins bien plus tard, en 1937.

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