Extrait du journal

Doue rfyantir? ta palinodie? EH BIEN ! DANSEZ-!A MAINTENANT. La cour chirurgienne a donné hier un bal magnifique, quelques heures après avoir reçu l’adresse de la chambre. Le matin , réception de députés , et réponse à l’adresse. Le soir, raout, danses, et distribution de cidre et de mar rons ; le tout, dans la même salle.—C’est dans l’ordre. Pour quoi n’en serait-il pas du théâtre politique comme de nos théâtres ordinaires, lesquels, après le spectacle du jour, en lèvent rampes et coulisses pour faire place aux joyeux bals masqués ? Ainsi du théâtre des Tuileries. Comédie le jour, et comédie assez mal jouée, bien que les acteurs aient des feux considérables. Bals masqués le soir, et bien masqués, je vous assure. C’est là qu’il faut aller étudier l’art de se travestir. La France nouvelle nous a décrit, comme toujours, la ma gnificence impossible à décrire de celle splendide soirée. Elle nous prend dès la poite d’entrée, et nous provoque à l’admiration du grand escalier qui, dit-elle, est pour la première fois livré aux applaudissemens du public. La France nouvelle affirme que c’était plaisir de voir mon ter, sur ce bel escalier, les longues files de courtisans aux ri ches costumes, aux élégantes broderies. Chacun son goût : pour mon compte , j’aurais mieux ai mé les en voir descendre. La salle des maréchaux était resplendissante, toujours au dire de la France nouvelle que, du reste, ses habitudes d’ex ploration lunatique , rendent peu difficile en fait d’éclat: le nombre des lustres qui l’éclairaient (sans compter ceux de Mme Ath ), égalait presque celui des lustres des bals de l’Opéra. On ne dit pas que, par répétition de l’accident ar rivé l’année dernière, aucun lustre ait menacé de briser sa corde et d’écraser les assistans. A force d’expérience, la ba ronne s’est fait la main. S’il fallait en croire le journal de la lune, plus de quatre mille personnes assistaient à cette fête. Mais, depuis son der nier recensement des bienfaits de.la liste civile, nous nous défions un peu de l’exactitude de ses calculs. Toutefois, ce qui semble avéré, c'est l’exhumation géné rale, pour cette soirée, des vieux costumes de la défunte cour. Beaucoup de dames s’étaient affublées hier de queues luxoriques, par une allusion délicate à la queue du royal manteau. Le roâ lui-même, parcourait la salle, avec cette grâce cahin-caha qui caractérise sa démarche , et faisait les honneurs de chez lui, revêtu de l’uniforme de colonel de ca valerie légère. Je vous laisse à penser quel air devait avoir, sous l’élégant costume du hussard ou du chasseur, la grosse royauté sous la rotondité de qui nous avons le bonheur de rire. Quant aux courtisans, c’était pour la plupart l’habit à la française, ou pour le moins une variation d’icelui, transfor mé en travestissement de fantaisie. A tout cela, je ne trouve aucun mal: nous sommes en car...