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Le Charivari, 14 avril 1861

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Le Charivari
14 avril 1861


Extrait du journal

Une pareille audace vous attire la présente. Vous n’a vez que ce que vous méritez. Italiens ! un orage épouvantable plane sur le nouveau royaume. Ce royaume, l’Angleterre l’a reconnu ; la France ne tardera pas à en faire autant; ce n’est qu’une question de temps et de diplomatie. Mais il existe de par le monde quelque puissance q ni semble disposée à vous châtier de votre impertinence. Ne comptez pas sur mon appui en cette circonstance. Vous avez réglé vos affaires intérieures sans le consen tement des gouvernemens du N ird, vous n’avez pas voulu solliciter d’eux ia permission d’être maîtres chez vous, ainsi que cela se pratiquait autrefois. Or, en cette circontance vous vous êtes détachés de la vieille diplomatie. La vengeance sera terrible. Vous avez beau être un grande nation ; du moment que l’ancien régime ne vous reconnaît pas, vou9 n’existez pas pour l’histoire. Votre chambre peut décréter ce qu’elle voudra, vos lois n’auront aucune valeur, car elles ne seront jamais recon nues par les puissances du Nord. Victor-Emmanuel s’intitule roi d’Italie par la grâce de Dieu et la volonté delà nation. La belle affaire ! Il n’est de vrais rois que ceux qui ont été ratifiés par les puis sances du Nord. Ainsi, abandonnés par la vieille diplomatie à perruque, vous marchez vers votre ruine, et cela sera bien fait. — L'union de l’Italie avant tout, me direz-vous. L’union de l'Italie ! Le beau mot! Eh quoi, jeunes fous italiens I Les deux grandes nations libérales la reconnaî tront, cette union, soit,le peuple est pour vous partout; et après? Tant que la vieille diplomatie ne vous aura pas reconnus, vous n’existerez pas. Vous agissez comme de jeunes étourdis. Au lieu de chasser les petits ducs et l’Autriche, il fallait, mes chers enfans, envoyer un vieux diplomate dans le nord I Ce vénérable vieillard aurait cherché à obtenir l’autorisation de ceux qui hier encore avaient quelque droit à se con sidérer comme les maîtres du monde et qui aujourd’hui persistent à se croire les Jupiter tonnans de l’Europe. Ce vieux diplomate aurait fait sa petite tournée dans le Nord ; on l’aurait bien reçu, bien nourri, chauffé, blanchi et éclairé. Au bout de dix ans de pourparlers votre chargé d’affaires s’en serait retourné comme il était venu. Aujourd’hui les Autrichiens se promèneraient dans Mi lan, François II, ail lieu de frapper de l’or à son effigie à Rome, frapperait à l’heure qu’il est ses sujets... d’un nouvel impôt. L’Italie ne serait ni libre ni unie, mais la vieille diplomatie serait contente de vous I Mais non 1 vous en avez fait à votre tête, supportez-en les conséquences. Vous pourriez bien me répondre, messieurs les Ita liens, que le charbonnier est m iître chez lui, que vous continuerez à faire votre chemin sans l’autorisation des dites puissances. Ah 1 mes pauvres petits, voilà bien le raisonnement des enfans qui n’ont pas encore fait toutes leurs dents. Voyez l’horrible exemple de la France ! La révolution de 89 n’est pas encore reconnue par les puissances du nord à l’heure qu’il est. Aussi cette pauvre France est elle dans un éiat affreux. C’est une grande nation compacte et libérale. Les citoyens sont égaux devant la loi, les grands seigneurs n’ont que le droit d’être mieux élevés que les autres. Quant au clergé, on lui permet de...

À propos

Fondé par Charles Philipon en 1832, Le Charivari fut le premier quotidien satirique illustré au monde. Régulièrement poursuivi pour sa critique de Louis-Philippe, le journal disparaît néanmoins bien plus tard, en 1937.

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