Extrait du journal

L’auteur de l’article, M. Eugène Yung, a eu le malheur de dire cette chose très juste que la question romaine était très mal posée, lorsqu’on mettait en balance d’un côté l’intérêt de la papauté et de l’autre l’intérêt du royaume italien, et que le véritable point de vue où il fallait se placer était celui du droit des Romains à se donner un gouvernement conforme à leurs aspirations et à leurs besoins. De là grand tapage ; Y Union et le Monde nient tout net le droit des Romains, toujours en vertu des théories les plus libérales. Les Romains doivent être les ilotes du monde catholique, ainsi le veut la liberté. M. de Riancey s’indigne et M. Coquille, plein d’ironie, s’écrie : « Il y a une condition préalable pour qu’un peuple choisisse son gouvernement, c’est que ce peuple soit sans gouverne-ment. » Eh bien, c’est justement le cas, n’en déplaise à M. Coquille. Il n’y a pas de gouvernement à Rome, dans la véritable acception du mot ; il y a une sorte d'admi nistration caduque, vermoulue, conspuée, méprisée de tous, imposée et soutenue par vingt mille baïonnettes étrangères et qui tomberait en poudre le jour où se reti rerait la main qui la tient suspendue dans le vide. Si c’est là ce que M. Coquille appelle un gouvernement régulier, il n’est pas difficile ; pour peu que toutes ses conceptions politiques soient de la même force, ou aura une triste idée du génie de cet homme d’Etat. Clément Caraguel....