PRÉCÉDENT

Le Charivari, 16 septembre 1855

SUIVANT

URL invalide

Le Charivari
16 septembre 1855


Extrait du journal

— Notre gouvernement, monsieur, est désolé de roir que vous êtes si mal instruit de ce qui se passe. Il regrette que vous donniez aussi facilement dans toutes ces bourdes que des gens malintentionnés se plaisent à répandre. — Me serais-je donc trompé ? — Je suis chargé de vous donner des renseignemens positifs. Voulez-vous savoir pourquoi il y a un temps d’arrêt dans les séances de la commission? — Je ne demande pas mieux. — Eh bien, monsieur, si la commission chôme en ce moment, ce n’est pas qu’elle ait été supprimée le moins du monde. Vous voyez donc que l’Angle terre, ni la France, ni l’Autriche n’y sont pour rien. La commission chôme faute de bâtons. — Faute de bâtons? — C’est comme j’ai l’honneur de vousle dire. On en a tant cassé depuis un mois sur le dos des Na politains qu’il n’en reste plus un seul. La police avait eu l’idée de mettre en réquisition tous les man ches à balai de la ville, mais sur l’observation qui a été faite que les manches à balai étaient générale ment faits d’un bois trop léger, on a renoncé à ce projet. Comprenez-vous maintenant ? — Je commence à comprendre. — Voilà qui est bien heureux. Le gouvernement a mis en adjudication une forte fourniture de bâtons solides et noueux, en cornouiller autant que possi ble. On attend la livraison, et aussitôt quelle sera faite on s occupera de solder aux Napolitains leur arriéré. Ils le toucheront sans la moindre retenue, je puis même dire avec les intérêts. Vous ■soyez que votre joie était absolument hors de propos. — Je ne le vois que trop. — La commission avait d’abord l’intention de vous faire administrer une forte bastonnade, dès la livraison faite, pour modérer votre joie ; mais on veut user de clémence envers vous pour cette fois, et on se contente de vous exiler. — Merci de cette faveur. — Vous avez une heure pour faire vos malles. — Je vais la mettre à profit. — Fort bien. Si dans une heure et cinq minutes vous êtes encore à Naples, on sera obiigé d’en venir à des mesures de rigueur. J espère que vous serez reconnaissant au meilleur des rois de sa démence. Don voyage*, monsieur ; si j’ai un conseil à vous donner, c’est d’aller à Paris visiter l Exposition uni verselle. Sachez tirer parti des loisirs que vous fait...

À propos

Fondé par Charles Philipon en 1832, Le Charivari fut le premier quotidien satirique illustré au monde. Régulièrement poursuivi pour sa critique de Louis-Philippe, le journal disparaît néanmoins bien plus tard, en 1937.

En savoir plus
Données de classification
  • clément caraguel
  • porter
  • mazzini
  • france
  • paris
  • garibaldi
  • naples
  • autriche
  • marseille
  • colbert
  • fosses
  • tolède
  • don