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Le Charivari, 19 avril 1852

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Le Charivari
19 avril 1852


Extrait du journal

retenir son mari, son devoir serait d’aller aussitôt le dénoncer aux autorités locales. Il serait difficile de réfuter ce raisonnement dont la conclusion est celle-ci : La femme d’un perturbateur doit être arrêtée en même temps que lui comme coupable Ou de n’avoir pas empêché l’exécution de ses pro jets anarchistes, Ou de ne l’avoir pas dénoncé aux autorités. Etant arrêtée, elle doit être déportée. Quant aux enfans, ils doivent en tout état de cause suivre leur père et leur mère, et la raison s’en con çoit aisément. Avec la curiosité de son âge, un enfant est tou jours au courant de ce qui se passe dans la maison paternelle ; il peut donc tout comme une grande per sonne aller faire ses dénonciations à l’autorité; mais j’admets que son extrême jeunesse l’ait empêché de rien remarquer et de rien savoir ; lorsque plus tard il apprendra que son père est à Cayenne, des idées de rancune et de vengeance germeront dans sa jeune tète et en feront dès ce moment un être dangereux pour la société. Déportons donc aussi les enfans ! Quand on veut débarrasser un pays des loups qui l’infestent, on ne se contente pas de donner la chasse aux vieux loups, on extermine aussi les louves et les louveteaux. En y réfléchissant bien, je ne vois pas pourquoi on n’irait pas jusqu’à faire leur procès aux morts. On pourrait se procurer la liste exacte des anar chistes qui ont été tués à la prise de la Bastille en juillet 1830 et en février 1848. Les moins coupables seraient condamnés par contumace à la déportation et les autres à la peine capitale posthume, un genre de peine dont nous serions heureux d’avoir donné l’idée. Du reste, ajoute Y Assemblée nationale, nous re viendrons sur cette question pour éclairer le gouver nement, qui a besoin de conseillers énergiques com me nous. On espère que le journal de M. Guizot pro posera prochainement de rétablir la question ordinaire et extraordinaire à l’usage des prévenus politiques et de leur famille. Clément Caraguel....

À propos

Fondé par Charles Philipon en 1832, Le Charivari fut le premier quotidien satirique illustré au monde. Régulièrement poursuivi pour sa critique de Louis-Philippe, le journal disparaît néanmoins bien plus tard, en 1937.

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Données de classification
  • guizot
  • souesme
  • clément caraguel
  • cayenne
  • colbert
  • montargis
  • belgique
  • assemblée nationale
  • bastille