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Le Charivari, 21 décembre 1864

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Le Charivari
21 décembre 1864


Extrait du journal

<*> Dans ce carton gris étaient les demandes déplacés adressées aux nouveaux ministres. Ce carton de taille gigantesque en contenait 128,760. Encore beaucoup — vu le peu de durée du ministère — n’avaient-elles pas eu le temps de lui arriver. Le troisième huissier portait un carton blanc. Dans le carton blanc c’était bien autre chose, il y avait là tous les projets réactionnaires que proposait le ma réchal pour l’avenir. Chaque liberté avait son dossier, et on lisait : « Plan pour la suppression radicale de la liberté de la presse. » Plan pour la suppression radicale de la liberté de réunion. » Pian pour » Le reste à l’avenant. Nobles rêves, caressés dans le silence par le président du conseil déchu, vous retournez ainsi piteusement au néant d’où vous êtes sortis. C’était un douloureux spectacle qïï$ celui du carton blanc porté par le troisième huissier, et plusieurs yeux se remplirent de larmes sur son passage. Quant au quatrième huissier, il ne portait rien, mi ronton, mironton, mirontaine. Ce rien symbolisait sans doute le total des résultats obtenus par le ministère défunt. Que la vie est amère et abreuvé d’amertume ! On raconte — comme pour ajouter à la douleur de la situation, — on raconte à Madrid une aventure qui aurait donné lieu à la plus grotesque des méprises. Le prédécesseur de Narvaez avait commandé à son tailleur un babil de gala. Les mesures prises, le tailleur revint quelque temps après pour essayer l’habit. Pendant l’intervalle, le ministère a changé, c’est son état....

À propos

Fondé par Charles Philipon en 1832, Le Charivari fut le premier quotidien satirique illustré au monde. Régulièrement poursuivi pour sa critique de Louis-Philippe, le journal disparaît néanmoins bien plus tard, en 1937.

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Données de classification
  • narvaez
  • pierre véron
  • trubert
  • victor
  • estelle
  • madrid
  • suisse