Extrait du journal

M. Barrière s’est cru désigné par l’article d’un journal qui, en parlant d’une pièce récente lui reprochait d’être par trop imitée de l’allemand. Un procès, paraît-il, va s’ensuivre. Nous ne savons encore ce qui sera plaidé au nom des parties. On nous a seulement affirmé que la pièce allemande à laquelle il a été fait allusion ne serait elle même que la reproduction d’une comédie jouée aux Français, il y a quelques années. Nous avons beau chercher, nous trouvons peu d’affai res intéressantes qui aient été jugées cette semaine. En revanche voici encore deux procès contre la com mission des auteurs dramatiques, qui, de huitaine en huitaine, se développent pour éclore au grand jour de l’audience. On a beaucoup parlé des droits d’auteurs attribués par la commission aux héritiers de Weber et de Mozart. MM. Siraudin et Choler se sont demandé si cela était bien régulier, quand leur acte social interdit formelle ment aux agens de toucher des droits pour des auteurs étrangers à la société. Et cette clause est d’autant plus importante que les agences de la société sont les seules qui existent. Par conséquent, l’auteur qui ne serait pas associé se verrait dans l’obligation de faire ses affaires lui-même, et d’aller dans tous les théâtres de France et d’Algérie demander si l’on a joué sa pièce, combien de fois on l’a jouée, et où sont les droits d’auteur? Même avec les chemins de fer cela ne laisserait pas que de demander beaucoup de temps. Généralement on trouve plus simple d’entrer dans la société des auteurs. Mais à quoi bon, si au fond de l’Allemagne ou de l’I talie, sans rien demander, on reçoit le produit des re présentations du Théâtre-lyrique. La différence viendrait-elle de ce qu’il s'agit de droits tombés dans le domaine public et qui alors seraient tou chés d’autant plus facilement qu’ils ne sont pas dus? C’est ce que MM. Choler et Siraudin n’ont pas trouvé naturel. De là le procès...