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Le Charivari, 25 novembre 1862

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Le Charivari
25 novembre 1862


Extrait du journal

cent mille hommes pour mettre les Jacobins à la raison, et le roi de Prusse prononce des discours qui donnent la chair de poule aux députations féodales. C’est tout ce que nous savons de plus récent et de plus caractéristique en fait de conciliation. Le roi de Prusse continue en effet de prononcer des haraDgues formidables qui éclatent comme des canons Armstrong. Il est fermement résolu à combattre « le mau vais esprit de séduction et d’erreur qui s’est répandu dans le pays. » Par ce mot il faut entendre le désir que nourrit le peuple prussien de maintenir intacte la con stitution et de voir la cour respecter ses représentans. Les députations qui lui apportent des adresses pour exprimer leur dévoûment, sont composées, dit-on, de comparses du grand théâtre de Berlin engagés à cet effet par les chefs du parti féodal, et ce sont toujours les mêmes qui figurent tantôt pour une ville, tantôt pour une autre. Le roi ayant cru dernièrement remarquer quelque vague ressemblance entre des députés qu’il avait sous les yeux et ceux qu’il avait vus la veille, un de ses ministres lui dit : — Sire, que votre majesté n’eu soit pas étonnée. L’affection que vous portent vos fidèles sujets est una nime, et, comme ils n’ont qu’un même cœur, il est bien naturel qu’ils n’aient aussi qu’un même Visage. Ces malheureux comparses sont, du reste, fort effrayés du discours du roi et ils ne vont au palais qu’eu trem blant. Pour augmenter l’effet des harangues royales, le grand-maréchal du palais a, dit-on, projeté de faire peindre sur les murs des dragons vomissant des flammes et d’autres monstres d’un aspect farouche, comme on en voit sur les drapeaux chinois. Il serait question aussi d’engager quelques officiers du palais à se couvrir le vi sage de peintures de guerre, à l’instar des Indiens du nouveau-monde. En attendant, on ne saurait dire ce qui résultera de cette mystification infiniment prolongée dont le roi ne s’est pas encore aperçu eiqui rappelle la fameuse ambas sade des Siamois à Louis XIV. Le jour où le roi parla du mauvais esprit de séduction et d’erreur, un des comparses qui avait cru assister à une répétition de théâtre, dit en sortant : — 11 me semble que nous savons nos rôles ; à quand la première représentation 1 Clément Caraguel....

À propos

Fondé par Charles Philipon en 1832, Le Charivari fut le premier quotidien satirique illustré au monde. Régulièrement poursuivi pour sa critique de Louis-Philippe, le journal disparaît néanmoins bien plus tard, en 1937.

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