PRÉCÉDENT

Le Charivari, 27 juin 1868

SUIVANT

URL invalide

Le Charivari
27 juin 1868


Extrait du journal

Nous constatons... Nous déclarons... Nous affirmons... Ainsi parle depuis deux ou trois jours la Patrie dans la question des futures élections. Et, pour peu que vous insistiez, elle vous racontera par le menu les détails des douze derniers conseils des ministres pour vous prouver qu’elle est bien rensei gnée et qu’il n’a jamais été question d’ouvrir un scru tin cette année. Nous n’avons pas quant à présent à examiner la question en elle-même, mais nous demandons la per mission de poser une observation incidente. Quand on parle des journaux officieux, il est rare que cette épi thète ne soit pas prise par eux en mauvaise part. Lors qu’on va jusqu’à insinuer qu’ils ont avec les ministres des rapports suivis, oh! alors c’est un débordement d’indignation et de superbe : — Par exemple! s’écrie-t-on aussitôt, pour qui nous prenez-vous... Nous ne relevons que de nous-mêmes... Nous sommes indépendans!... Les ministres ne sont que des étrangers pour nous... Nous ne les connais sons pas... Nous ne voulons pas les connaitre. Que la Patrie nous explique donc alors où elle va puiser ses renseignemens. Si elle n’a pas ses entrées au ministère, comment sait-elle ce que nous autres, simples publicistes, nous ignorons? Comment a-t-elle une sténographie si complète de chaque séance? Serait-ce par indiscrétion et par surprise qu’elle écouterait aux portes? Non, au fait; probablement on lui infligerait, de par la liberté de la presse dont nous jouissons, quelque joli petit procès. Qui ne dit mot consent. Le ministère tolère, donc le ministère approuve, donc le ministère est dans l’affaire. Mais l’in-dé-pen-dance!...la fameuse indépendance? A propos des élections futures, un lièvre a été levé. Lièvre d’importance vraiment. Les autoritaires forcenés ont’remarqué qu’au second tour de scrutin les candidats estampillés ne trouvaient presque jamais qu’un Waterloo. Et ils se sont dit illico : — Nous sommes bien naïfs ! La Constitution, il est vrai, prescrit le second tour de scrutin, mais nous n’a vons à respecter et à défendre la Constitution que lorsqu’elle nous est utile. Si elle nous gêne, les sénatus-consultes n’ont pas été institués pour des prunes. Sur quoi, les autoritaires forcenés ont ruminé un projet anodin qui abolirait simplement le ballotage. Celui qui obtiendrait le plus de voix au premier tour serait élu....

À propos

Fondé par Charles Philipon en 1832, Le Charivari fut le premier quotidien satirique illustré au monde. Régulièrement poursuivi pour sa critique de Louis-Philippe, le journal disparaît néanmoins bien plus tard, en 1937.

En savoir plus
Données de classification
  • pierre véron
  • a. maurice
  • darimon
  • de guilloutet
  • darblay
  • de jaucourt
  • ollivier
  • tavistock
  • londres
  • waterloo
  • france
  • versailles
  • ferté-sous-jouarre
  • iss
  • jardin des plantes
  • m. x