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Le Charivari, 28 avril 1852

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Le Charivari
28 avril 1852


Extrait du journal

taires et sur le droit des gens certaines idées origi nales qui me sont tout à fait personnelles. Le Times va jusqu’à s’étonner qu’après avoir mis en pratique ma théorie des parlementaires et du droit des gens sur la personne de M. Wardlaw, j’aie pu trouver passage sur un navire de la marine britannique. Parole d’honneur! le Times me parait excellent. Comment voulait-il donc que je fisse la traversée d’Amérique à Londres ? à la nage, en chaise de poste ou en bal lon ? Ces journalistes d’Europe ne doutent de rien, et l’on a vraiment grand tort de ne pas leur couper les oreilles ; j’ai encore une théorie à ce sujet. L’Angleterre est décidément une nation mesquine. Je m’étais figuré, je l’avoue, qu’on me ferait tout l’accueil du à ma liante infortune. Ce sera bien le diable, me disais-je, si la foule ne se porte pas à ma rencontre avec des acclamations d’enthousiasme, et si l’on ne me donne pas des sérénades. La vérilé est qu’on n’a pas seulement joué un air de clari nette à mon arrivée. Fi, quelle petitesse ! A cela, Manuelita, ma fille, répond que les Anglais ne sont pas un peuple musical. Tout bien considéré, je crois que le moment est venu de quitter l’Angleterre. On ne me regarde pas de bon œil, je ne puis me le dissimuler, et j’aurais tort de prendre pour des marques de faveur les mur mures que ma présence excite dans tous les lieux pu blics. Filons ! Mais où aller ? La France me fait l’effet d’ètre farcie de préjugés tout comme l’Angleterre ; et qui sait même si je n’aurai point par distraction fait fusiller quelque Français ou pillé sa maison ? La fâcheuse habitude que j’ai prise de ne pas mettre de petits morceaux de papier dans ma tabatière pour me rappeler les événemens mémorables du temps de ma dictature, est cause que le plus grand désordre règne dans mes souvenirs. Autre chose qui m’interdit le séjour de Paris : — les prétentions de l’homme au phoque du boulevart du Temple, qui prétend avoir acquis par traité le droit de me montrer comme phénomène aux amateurs. Poursuivi de tous côtés, ma situation n’est pas sans quelque analogie avec celle de AI. de Pourceaugnac. Il ne me reste plus qu’à me réfugier auprès de l’empereur Soulouque. Ce monarque généreux...

À propos

Fondé par Charles Philipon en 1832, Le Charivari fut le premier quotidien satirique illustré au monde. Régulièrement poursuivi pour sa critique de Louis-Philippe, le journal disparaît néanmoins bien plus tard, en 1937.

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Données de classification
  • wardlaw
  • clément caraguel
  • angleterre
  • paris
  • amérique
  • cham
  • londres
  • europe
  • temple
  • france