Extrait du journal
Les i.lcrpellations relatives aux évènemens de la Réunion se sont terminées par le vote de l’ordre du jour pur et simple. Voyons, de grâce, ne laissez pas éclater une si vive satisfaction, et convenez que vous vous y attendiez bien quelque peu. Ce à quoi, par exemple, on ne pouvait guère s’at tendre, c’est à certaine expression échappée à M. le ministre de la marine dans la chaleur de ce que nous nous plaisons à prendre pour une improvisation. « Comment voulez-vous, s’est écrié M. le ministre dans un mouvement dont nous n’avons pas à contes ter la superbe fougue, que des soldats auxquels on recommande, au nom de l’honneur et du respect du drapeau, de se précipiter tête baissée sur l’ennemi, Testent toujours calmes et impassibles devant l’injure?» Ce mot ennemi sonne en vérité de la plus cruelle façon aux oreilles quand il est mêlé à des désordres civils. Les soldats, monsieur le ministre, si habitués qu’ils soient à se précipiter tète baissée sur l’ennemi ne peu vent, en un pays do citoyens, jamais confondre des situations si tristement dissemblables. Jamais ce no peut être du même cœur qu’ils versent le sang de l'en nemi, comme vous dites, et celui de leurs compatrio tes, ces compatriotes fussent-ils d’ailleurs égarés et coupables. A propos de cette séance, du reste, les journaux con tinuent à se plaindre unanimement de la façon dé risoire dont est fait le service des comptes-rendus par la nouvelle administration du Journal officiel. Jamais plus beau galimatias ne s’était vu. Le Constitutionnel lui-même en est réduit à pousser de longs gémissemens. Quousque tandem, ô Wittersheim ? Nous trouvons dans la Presse libre, au sujet de la tribune qu’on veut bien octroyer par tolérance à un nombre limité et épuré de journaux, des commentaires pleins de sens et une protestation énergique formulée en excellens termes par notre ami Arthur Arnould. Comme M. Arnould le fait très sérieusement et très nettement remarquer, toutes les fois que, sous le régime actuel, on nous rend l’exercice d’un ;droit quelconque, on a l’air de nous octroyer bénévolement une faveur. Au lieu de reconnaître ce droit, on parle comme le ntagister au petit enfant : — Si tu es bien sage, tu auras du nanan ; mais, si tu n es pas sage, on te le reprendra....
À propos
Fondé par Charles Philipon en 1832, Le Charivari fut le premier quotidien satirique illustré au monde. Régulièrement poursuivi pour sa critique de Louis-Philippe, le journal disparaît néanmoins bien plus tard, en 1937.
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