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Le Constitutionnel, 19 juillet 1844

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Le Constitutionnel
19 juillet 1844


Extrait du journal

PARIS, fl§ JH11LET. L'enseignement public du dogme et de la morale catholiques , les solennités extérieures du culte, la prédication et le caté chisme, la chaire et le confessionnal, l'administration; des sacremens qui marquent d'un cachet religieux les époques décisives de notre vie, la protection publique, l'assistance des lois, l'argent de l'état, plus de cent écoles secondaires ecclésiastiques, de nom breux grands séminaires, des milliers d'églises, des'évêchés, des presbytères, desaumôneries, des couvents même, voilàles moyens légitimes d'agir sur la société , que la Fraacede la révolution as sure et garantit à un clergé déjà puissant par son organisation hiérarchique, par les souvenirs de son histoire , et par le penchant des hommes à donner du crédit à ceux qui lui parlent au nom de Dieu. Parmi ces avantages, plusieurs de ceux qui dépendent directe ment de la bonne volonté de l'état ont été accordés à l'église de France par le nouveau régime. M. Thiers en a donné la preuve ir récusable dans son rapport, et cette menace que fait aujourd'hui l'Univers n'est pas même fondée sur l'apparence : « Si vous vouv lez, dit-il arrogamment, que les catholiques s'accommodent de » votre révolution , il faut qu'eux aussi y gagnent quelque » chose." » La révolution a eu pour cause les fautes que la restauration a commises par excès de déférence pour le clergé. La révolution n'eûtelle donc fait que maintenir les avantages dont jouissait le corps sacerdotal, on lui devrait de la reconnaissance. Elle a fait plus, elle les à accrus. L'Univers est un ingrat. Mais, au fond des paroles insolentes que nous venons de rap porter, il y a autre enose encore qu'une plainte injuste et une me nace ; il'y a l'offre d'un marché. On dit au gouvernement : Vous avez gagné h l'événement de Juillet une couronna et le pouvoir ; donnez-nous l'instruction des jeunes gens; notre alliance est à ce prix. Depuis trente ans le clergé s'efforce d'acquérir d'autres moyens d'action, et d'influence que ceux qui consistent dans l'exercice des fonctions sacerdotales protégées par les lois. Aujourd'hui, par exemple, il demande qu on lui abandonne les fonctions pure ment civiles et laïques d'instituteur de la jeunesse. Dispenser l'en seignement religieux ne lui suffit pas ; il veut donner l'enseigne ment des sciences et des lettres profanes. Cette perpétuelle entre prise, en dehors des attributions cléricales, fait tout le débat entre la société moderne et l'église. Ce qu'il y a de curieux, c'est le ton que l'on prend pour per suader aux chambres et au pays de se laisser faire : « Vous ne » connaissez pas l'église, s'écrie-t-on ; vous apprendrez à la con» naître, et vous saurez un jour ce que l'on gagne à lutter contre » elle! » Au contraire, c'est parce que la France de if 89 et " de 1830, c'est parce que les représentans du pays connaissent parfaitement l'église, qu'ils la maintiennent avec respect dans les limites du sacerdoce et qu'ils refusent de subir son joug. Pour le bien de...

À propos

Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.

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