PRÉCÉDENT

Le Constitutionnel, 21 mai 1844

SUIVANT

URL invalide

Le Constitutionnel
21 mai 1844


Extrait du journal

CHAPITRE XXV.. SIR ARTHUR. Pendant le reste de la semaine, Guillaume n'adressa plus à Jeanne qu'un bonjour ou un bonsoir amical, en passant, sans même la regarder, ce dont Jeanne n'ëut ni étonnement rii chagrin. Elle n'était point exi geante, et l'accès de reconnaissance enthousiaste que son parrain avait eu à ses pieds dans la prairie lui semblait avoir acquitté au centuple, et à tout jamais, la dette du malade envers l'infirmière. Comme elle n'avait point connu Guillaume avant sa maladie, et qu'il était extérieurement beaucoup plus animé que durant sa convalescence, elle le croyait rendu à son état naturel , et ne s'apercevait pas que toutes ses tristesses lui étaien't revenues. Guillaume cachait assez bien sa peine secrète devant sa mère et la famille de Charmois ; mais lorsqu'il était seul avec Marie , il ne pouvait se contraindre, et Marie s'effrayait du retour, chaque jour plus marqué, de son ancienne mélancolie. Bien que Claudie fût plus spécialement fille de chambre, comme on dit au pays, ce n'était pas elle qui déshabillait, le soir, Mlle de Boussac. Jeanne étant occupée aux champs ou à la laiterie le matin, Marie, qui l'aimait tendrement, s'était réservé l'heure de son coucher -pour causer avec elle. Elle avait pris l'habitude de lui raconter toutes les impressions de sa journée, et cette association aux plaisirs et aux ennuis de sa jeune maîtresse était pour Jeanne une éducation de sentiment, la seule peutêtre' dont elle fût susceptible. Transplantée brusquement de sa vie sauvage à un état de civilisation, tout avait été incompréhensible pour Jeanne dans les commencemens. Entre les besoins restreints de son existence rustique et les mille besoins (4) Toute reproduction, même partielle, de cet ouvrage, est interdite, et serait poursuivie comme contrefaçon. Voir nos numéros des 23, 26, 27, 28 avril, 1tv, 2, 3, 7, 8, 9, 14, 15, 16 et 17 mai....

À propos

Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.

En savoir plus
Données de classification
  • de boussac
  • léo
  • bugeaud
  • saglio
  • algérie
  • france
  • afrique
  • belgique
  • sardaigne
  • eve
  • charmois
  • italie
  • montmartre
  • bruxelles