Extrait du journal
CHAPITRE XV. XlIT Bl/AXCIIE. — Je prendrai la liberté de vous demander, Mademoiselle Jeanne , si votre intention est de vous marier?—Telle fut l'entrée en matière •de sir Arthur, et il faut avouer que jamais préambule ne ,-fut plus ma-' Jadroit. Le bon Anglais était un. être admirable pour sa candeur, sa droiture, et sa générosité; mais.il 'n'était orateur dans aucune langue. Il portait dans son ame une sorte d'enthousiasme permanent pour les idées sublimes, qui n'avait pas trouvé d'expression et qui paraissait un état calme, parce que c'était un état chronique. En ce sensi il avait avec le caractère de Jeanne de mystérieuses affinités. L'amour et la' pratique du bien lui étaient naturels comme l'action dé respirer, et il ignorait le mal au point de n'y pas croire. Grave et tranquille, parce qu'il atteignait et embrassait sans cesse l'idéal sans effort, il n'avait pas besoin de s'échauffer la tête pour professer et observer ses croyances religieuses et philosophiques. Loyauté, dévoûmenl, patience, telle était sa devise, et c'était aussi le résumé de toutes ses doctrines: Son imagination n'allait pas au-delà, mais elle ne restait jamais aùrdessous de ce code fait à son usage et qu'il exposait d'une façon laconique et peu brillante. Comme ce n'était pas un grand esprit, il était facile de l'embarrasser, et pour peu qu'il voulût se manifester davantage, il s'embrouillait et devenait incompréhensible en français. Il se tenait donc en garde contre lui-même, ne s embarquait dans aucune discussion, et se contentait de protester en silence contre les raisonnemens qui le choquaient. Alors il ne répondait que par ce hô! qui disait beaucoup dans sa bouche et qui était la plus forte expression de sa surprise, de son mécontentement, et quelquefois de sa joie. ; Jeanne fut très étonnée de cette question dans la bouche d'un homme ■ qu'elle ne connaissait pas du tout : c'est-il pour plaisanter,- Monsieur, Tépondit-elle, que vous me demandez cela? — Non, reprit l'Anglais , je ne plaisante jamais. Je vous demande , (I) Toute reproduction, même partielle, de cet ouvrage, est interdite, et serait poursuivie comme contrefaçon. Voir nos numérosdes 25,26, 27,'28 avril, 1", 2, 3, 7, 8, 9,44,18,16, 17 et 21 mai....
À propos
Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.
En savoir plus Données de classification - guizot
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