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Le Constitutionnel, 25 mai 1844

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Le Constitutionnel
25 mai 1844


Extrait du journal

trois ans l'Université est calomniée, les professeurs sont injuriés, l'état est menacé de la résistance du clergé : une émeute est orga nisée dans toutes les sacristies ; on parle de ligue et de croisade, et on fait entendre que le serment; est entre les mains de celui qui tient à Rome lès clés des consciences. Notre gouvernement a peur : c'est là sa dévotion comme sa politique. M. de Montalembert, M. Cousin, M. de Bïoglie ne s'y sont pas trompés. *•,. M. Cousin voulant donner du cœur .sux dépositaires du pouvoir, leur a donné llexemple du courage; il "à défendu la liberté de pen ser, la révolution , l'Université, avec toute 1? vivacité de son es prit et de son éloquence. Il ne s'e::t pas méaagé, espérant que les ministres se piqueraient d'honneur, et, le voyant compromis aussi avant dans la cause commune, ne craindraient pas de combattre à couvert. M. de Montalembert, voulant arracher au ministère des conces sions plus grandes, a répété toutes les injures, tous les défis, tous les sarcasmes , toutes les menaces qui retentissaient au dehors. Son opposition n'a cessé que devant l'article 30 , et encore, pour mieux en assurer le succès , a-t-il conservé jusqu'en se retirant de la discussion un langage-provocateur. M. le duc de Broglio^esLime très-peu le courage et la force du gouvernement. 11 a consenti à proposer la loi avec l'article 17 comme on donne aux ames faibles le conseil de ne point pousser à bout les plus justes querelles. L'honorable rapporteur aurait-il hésité à consacrer pour l'état le droit de surveillance régulière sur les petits séminaires, s'il avait eu affaire à un gouvernement fort et résolu ? Nous ne le croyons pas. Relisez ses argumens; ils sont tous tirés de la difficulté qu'il y aurait pour vous à vaincre la résistance illégale des évêques. Vous voyez bien qu'il proportion ne l'énergie de ses avis à l'opinion qu'il a de votre fermeté et de votre force Vous êtes craintifs, il vous permet un excès de pru dence. Prenez garde, cependant, l'opinion publique et l'esprit de la ré volution, que vous croyez endormis, peuvent se réveiller et vous faire peur à leur tour. Ne pourriez-vous donc avoir d'avance pour ce péril un peu de frayeur salutaire ? —» î 0-3-^— Les rapports sur les chemins de fer de Tours à Bordeaux et de Paris à Lyon seront déposés à la chambre des députés sous peu de jours. Ce n'est là qu'une maille du réseau que M. le ministre des travaux publics s'est plu à agrandir outre riiesure dans ces der niers temps. 11 est vrai que le cabinet a déclaré qu'il ne se conten terait pas de si peu, et il s'est posé en; véritable- conquérant à l'endroit des chemins de fer : il veut tout ou rien. De la manière dont il a engagé la question et sans égard pour l'attitude romaine qu'il vient de prendre, on lui donnera peut-être lrf dernière de ces deux satisfactions. Ce serait, nous en convenons, un véritable mal heur pour le pays; mais le moyeu d'arriver à un résultat? On di rait que la question de ces voies de communication est remise aux mains d'une conférence diplomatique, qui cherche à l'étouffer à coups de protocoles et de formalités , en déclarant chaque jour qu'elle en a trouvé la solution. Nous ne serions pas étonnés que, d'ici à la fin de la session, le ministère vînt encore avec trois ou quatre projets, afin de donner à son système de simultanéité et d'éparpillement une forme tout-k-fait idéale. Nous avons fait remarquer, au moment de la présentation des projets sur les chemins de Bourges , de Clermont, de Tours à Nantes, etc., que le ministère ne s'était point occupé de la ligne de Lyon à Avignon, plus importante que ces parcours secondaires qui paraissent surgir d'un compromis parlementaire. Toutle monde a signalé cette-lacune, d'autant plus regrettable, que la ligne du Nord au Sud forme en quelque sorte la base de notre système de chemins de fer. Le travail de la commission de la ligne d'Orléans à Bor deaux est, à ce qu'il paraît, plus avancé que celui de la com mission du chemin du Nord , quoique ce dernier projet soit soumis à la chambre depuis près de trois mois. A quoi tient ce re...

À propos

Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.

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