Extrait du journal

sauces... Passons vile, ami lecteur, nous ne pourrions que gêner ces braves gens dans leur service. Enfin, voilà une issue qui va nous conduire dans ha partie inhabitée du château : c’est là où nous trouverons quelqu’un : il Lut marcher avec beaucoup de prudence de ce côté ci, car nous poumons bien nous casser le cou... Nous voilà arrivés. Vous vuyi-z, ce sont de véritables ruines ; il ne reste plus que de grandes murailles ; sur nos têtes plus d’abri, mais l'espace, le ciel; sous nos pieds plus de dalles, mais des colonnes brisées, des sculptures à moitié enfouies dans la terre, et, par-dessus tout cela, de l’herbe, dî la mousse, et çà et là des plantes parasites et vénéneuses ; n’esl-ce pas que ce lieu est affreux et capable d’inspirer la tristesse à tous ceux qu* peuvent venir y rêver ? Mais quelle est celte voix?... n'est ce pas le timbre argentin d’une jeune fille? Quel est ce bruit ?... n’est-ce pas le bruit d’un baiser ?... Restons ici, nous pourrons tout voir et tout entendre sans être vus nj entendus... Un jeune homme de vingt ans et une jeune fille de seize ans sont assis sur une vieille pierre biuue, de forme carrée ; elle est grossière ment sculptée et porte une inscription latine en lettres gothiques ; celte pierre est un tombeau. Les deux jeunes gens se tiennent mutuellement enlacés, et se parlent de fort près, comme nous l’avons entendu tout à l’heure. Le jeune homme a pour costume une jaquette de velou-s noir, un maillot collant de tricot rouge, une ceinture à laquelle sont attachés un poignard sur le devant et une épèe sur le cô:é gauche, plus une laige bourse en brocart d’or; quant à sa coiffure, elle consiste en un peut bonnet noir, surmonté d’une plume blanche. La jeune fille est vêtue comme l’Eveline Bérenger de Walter Scett ; si le lecteur s’en souvient, c’était le costume gracieux de l’époque qui fil tant crier la vieille Snonne lorsqu’elle vit sa nièce ainsi vêtue. Je ne puis faite autrement que de citer ses lamentations à ce sujet,...