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Le Courrier de Bourges, 7 septembre 1855

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Le Courrier de Bourges
7 septembre 1855


Extrait du journal

tous les jours à sept heures, c’est joli, pour une grande demoiselle comme elle, car je suis bien sûr que c’est une demoiselle du beau monde, pas vrai, M. Martin. — Oui, mère Mathieu, c’est une jeune fille riche, mais qui est aussi bonne ifü’elle est riche. — C’est pas à nous qu’il faut le dire, qu’elle est bonne ; nous en savons quelque chose, quoiqu’il n’y ait que quaire jours qu elle est là... voyezvous la bonté, ça ne peut pas se cacher. Je suis contente de savoir qu’elle est riche, c’ed si heureux, les riches! Martin sourit avec amertume. — Vous croyez, mère Malhieu? dit-il ; désabusez-vous ; les fiches ont leurs misères et leurs douleurs .. et la preuve, c’est que je viens annoncer à Mlle Marie un grand malheur. — Seigneur Jésus! qu’est-ce que vous dites ! — La vérité... Je puis monter citez Mademoiselle. — Certainement, M. Martin ; lâchez de t:e pas trop la faire pleurer; je suis sûre quelle est sensible, la chère enfant ! Le nain monta le. petit escaliei qui menait à la chambre habitée par Maiie. Là, il hésita ; son cœur se serra à ta pensée de jeter la douleur dans I âme de celte jeune fille qu’il aimait tant. D’un autre côté, il y avait dans le malheur mê.ne qui la frappait le germe d'un bonheur auquel il travaillait depuis six mois avec tant d’ardeur, qu’il éprouvait une certaine jouissance en songeant que ses vœux étaient exaucés, et que le sort de Marie était désormais à l’abri des atteintes de la méchanceté. Il Iv'ui ta à la porte ; la jeune fille vint lui ouvrir. Ah ! vous voilà, M. Martin, dit-elle d’une voix qui faisait vibrer les cordes les plus secrètes du cœur du nain; eh bien ! est-ce aujourd’hui que je sors de ma prison ? — Prison ? — Non, je me trompe, puisque je suis libre ; mais csl-ro aujourd'hui que je reverrai l'hôtel de Beauran. » — Oui. Mademoiselle, répondit Martin avec un soupir. — Oui ! s’écria Marie... mais pourquoi me dites-vous cela avec tant de tristesse ?...

À propos

Journal d'informations et d'annonces généralistes, le Courrier de Bourges traitait des actualités politiques, agricoles, littéraires ou religieuses. Initialement intitulé La République de 1848, le journal se rebaptisa le Courrier de Bourges quatre années plus tard, en 1852. En 1872, après la chute du Second Empire, le journal devient le Courrier du Berry puis, de 1883 jusqu'à sa disparition en 1902, Le Messager du Cher.

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