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Le Courrier de Bourges, 13 mai 1860

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Le Courrier de Bourges
13 mai 1860


Extrait du journal

village , s'ouvre du côté du levant la grotte d’Espalungue, qu’on ne peut visiter qu’aux flambeaux; ses larges voûtes présentent dans leurs stalactites el leurs pétrifications une multitude de formes bizarres parmi lesquelles les habitants d’Iscsie font admirer au voyageur des ressemblances extraordinaires, qu’on pourrait varier selon son ima gination ou sa fantaisie, mais qu’on s’empresse de reconnaître pour ne pas affliger l’orgueil national. Cependant leur fameuse grotte n’est pas la seule chose qui doive exalter cet orgueil, car c’est dans le village d’Iseste qu’avait pris naissance Rose-Madeleine, la jeune fille dont nous racontons l’histoire. Elle avait perdu sa mère étant encore toute petite, et quelques mois après elle se trouva orpheline, parce que son père quitta le pays dans lequel il laissait sa fille confiée aux soins de Marguerite , sa seule parente. L’enfant croissait en âge et en sagesse, et le ciel la bénissait chaque matin et chaque soir afin de lui remplacer la bénédiction paternelle; à sept ans, bruyante et vive, elle courait le long de son Irais ruisseau pour y cueillir les cloches blanches du liseron des fontaines, eu se pppeber comme les fleurs de la circiesur le miroir fuyant de$ eaux, qui réfléchissait scs longs cheveux blonds, plus grands qu’elle, et d’une nuance dorée presque inconnue dans le pays ; à seize ans, modeste et baissant toujours ses beaux yeux noirs, elle était la bienvenue de tout le vil lage ; on lisait sa vie à son front ; vie au soleil, au grand air, au bruit des cascades, au chant des oiseaux, vie active, transparente et fleurie, qui s’effeuillera jour par jour, mais qui ne se fanera jamais, et cependant à seize ans Itose-Madeleine avait beaucoup pleure, beaucoup souffert dans < eax qu’elle aimait. Depuis quelque temps on ne la voyait plus le dimanche au village, bien qu’elle fût plus fi dèle que toutes les autres au jour du Seigneur ; elle n’avait plus ! d’instant pour la danse, bien que pas une de scs compagnes n’eût plus de joie au cœur, quand la fête révérée d’un saint béni à la ronde venait accourcir la longue semaine. Elle avait déjà refusé deux fois de se marier, d’abord avec Julien, fils d’un riche fermier du village , et elle avait été joyense de son refus ; puis avec Alexis , sans héiitagc el orphelin , et elle en pleurait toujours : aussi Alexis u avait pas perdu toute espérance ; lui dont le travail de chaque jour était d’aller recueillir dans les sables des petites rivières voisi nes les paillettes d’or qui s’y trouvent mêlées, lui si pauvre et que cet or n’enrichissait pas, pouvait du moins se croire aimé. Il sc dit...

À propos

Journal d'informations et d'annonces généralistes, le Courrier de Bourges traitait des actualités politiques, agricoles, littéraires ou religieuses. Initialement intitulé La République de 1848, le journal se rebaptisa le Courrier de Bourges quatre années plus tard, en 1852. En 1872, après la chute du Second Empire, le journal devient le Courrier du Berry puis, de 1883 jusqu'à sa disparition en 1902, Le Messager du Cher.

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Données de classification
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