Extrait du journal

scs mains... Les mariniers s’écrient : « Tirons au sort ; sachons d’où ce malheur nous vient », et le sort tombe sur le prophète. Alors, de tous côtés partent ce* in terrogations : « D’où êtes vous ? Où allez-vous? Quel est votre peuple? Apprencz-nous la cause du malheur où nou* sommes » Jonas répond : « Je suis Hébreu ; je sers le Dieu du ciel, qui a créé la mer et la terre ; » et humblement il confesse sa faute. Tous s’écrient à la fois : « Pourquoi avoir agi ainsi ? Que vous terez-nous pour être sauvés? » et déjà les bras sc tendent. Le tumulte est épouvantable ; on en tend à peine la voix éteinte du prophète : « Prenezmoi, dit-il, et me jetez pardessus le bord ; je suis la cause de ce désastre, » Aussitôt les matelots s’érient : « Seigneur, que la mort de cet homme ne cause point notre perte, puisque c’est vous qui l’avez voulue, « et, sc saisissant de Jonas, ils le lancent à la mer. Comme un cheval écuiuant et dompté, l’élément sc soumet au frein invisible; la brise succède à l’ouragan, et à l’aide de quelque lambeau de voile , la coque lé gère poursuit sa roule. Jonas n’a point péri ; un monstrueux poisson l’a re cueilli dans ses entrailles, et mieux qu’un frêle esquif, le transporte à travers. ‘Bercé doucement, il entonne un sublime cantique. « Vous m’avez jeté à la mer, et les flots m’ont inondé. L'abîme m’enveloppait de toutes parts ; je suis descendu jusqu’aux racines des mon tagnes ; je me suis vu comme exclu de la terre ; et néanmoins vous préservez ma vie... » Trois jours se sont écoulés et sur la grève est dé posé le prophète : « Allez, dit le Seigneur, en lagrandcjvil'e de Ninive. » Jonas [n’objecta rien ; il entre...