Extrait du journal

Me Coraili a la parole. Messieurs, M° Odilon Barrot et moi, depuis hier, nous avons longtemps rélleclii s’il ne serait pas à propos de garder le silence le plus complet après les dépositions que vous avez entendues. Il semble, en effet, messieurs, que toute parole, toute explication devient inutile. On la prévoyait depuis longtemps, elle a paru enfin éclatante comme elle devait l’être. Aussi, il n’est pas possible, je ne dis pas seulement que sur vos sièges, mais que dans cette enceinte il se trouve aujourd’hui un esprit, une conscience qui conserve encore l’ombre du doute. Pourquoi donc parler? Pour vous, c’est inutile ; pour le public qui assiste à cette audience, c’est encore inutile. Mais vous savez tout ce qui s’est passé d’extraordinaire dans cette affaire, le retentissement qui a donné tant d’éclat, tant de publicité à des débats qu’il eût été à souhaiter cour la morale publique qu’on eût restreints ou même complètement étouffés. Il importe donc que quelques explications soient données pour que cette vérité, que nous avons tous vue, éclate aussi au dehors, et pour cela quelques mots, quelbues explications, quelques faits. J’accepte cette tâche, je puis dire cette tâche difficile, celle de prouver l’évidence....