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Le Droit, 11 mars 1838

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Le Droit
11 mars 1838


Extrait du journal

Me Ph. Dupin expose ainsi les faits : Mlle Flora Tristan-Moscoso, issue d’une ancienne et noble famille du Pérou, épousa, en 1821, M. André (’chacal, graveur à Paris. Cette union ne pouvait être heureuse. En la contractant, la jeune femme avait cédé aux sollicitations, et presque à la contrainte de sa mère, qui n’avait voulu tenir aucun compte de ses répugnances. On avait même froissé ses plus légitimes scrupules en privant son mariage de la bénédiction religieuse : tout s’était consommé devant le maire. L’expérience de la vie commune, loin de diminuer l’éloignement de l’épouse, ne lit que l’accroître. L’homme à la destinée duquel sa vie venait se lier ne se donna pas la peine de modifier les habitudes de désordre dont il s’était fait une seconde nature. Livré à la passion dévorante du jeu , sacrifiant pour la satisfaire toutes les ressources du ménage, il compromit bientôt sa position et celle de sa femme ; et je vous laisse à penser combien fut malheureuse la condition de Mme Cliazal, lorsque vous saurez qu’à ce goût de dissipation M. Chazal joint un caractère irascible et violent. Cependant , pour cette première partie de la cause au moins, ses brutalités ne transpirent pas au dehors de la maison conjugale ; elles sont prouvées par la résolution désespérée que M ^Chazal fut forcée de prendre, et qui fut surtout la suite des propositions honteuses que son mari osa lui faire pour réparer les désastres de sa fortune. En 1825, c’est-à-dire quatre années après son mariage, profitant de Ha liberté que lui donnait la location d’une petite maison de campagne à Vaugirard dont l’habitation avait été jugée nécessaire pour le rétablissement de son jeune enfant, elle quitta le domicile conjugal, emmenant avec elle deux fils encore en bas âge. Quelques mois après, elle était mère d’une fille que nous verrons tristement figurer dans ce procès. Ainsi, chargée de ce triple fardeau, abandonnée par son mari qui se débattait contre ses créanciers, Mme Chazal dut puiser dans la forte nature dont elle est douée le courage de résister à ses chagrins. Peu de temps après sa séparation volontaire, elle passa en Angleterre avec une riche famille. Elle revint en France en 1832. Mais quelles que fussent ses précautions, elle ne put se soustraire complètement aux investigations de son mari....
Le Droit (1835-1938)

À propos

Le Droit, journal des tribunaux est un périodique hebdomadaire de jurisprudence et de législation. Dirigé et fondé par Armand Dutacq, le journal obtient très vite un grand succès grâce à un prix modique, valant à son créateur le surnom de « Napoléon de la presse », possédant entre autre le Figaro et le Charivari.

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