Extrait du journal
DIPLOMATES ET PUBLICISTES. I. M. 7U1IDICE It'lllIITEBITE. Lorsque la Révolution française éclata, il y eut dans les relations diplomatiques de toutes les puissances un ébranlement dont le principe était déjà ancien, et qui avait sommeillé longtemps avant de se révéler par des actes extérieurs. Le dix-huitième siècle, avec sa philosophie hardie, mélange incontestable de bien et de mal, avait développé dans l'administration intérieure de chaque nation des idées nouvelles, et amené des améliorations notables; mais le droit des gens, au lieu de suivre cette marche progressive, s’était écarté insensiblement de l’esprit et des dispositions par lesquelles les illustres négociateurs des traités d’Osnabruck et d’Utrçcht voulaient assurer le repos de l’Europe. A l’instigation du roi de Prusse, Frédéric 11 qui, sans doute, se piquait de faire preuve d’esprit auprès des gens de lettres, appelés de France pour l’embellissement de scs petits soupers et l’éducation littéraire du prince, mais qui n’était pas jaloux de moraliser les rapports internationaux, de nouveaux systèmes fédératifs furent substitués aux anciens, les petites puissances mises à l’écart et absorbées par les grandes, sans considération des engagement antérieurs. On vit, par suite de cette tendance , le dernier des Médicis presque dépossédé du trône de ses ancêtres, Stanislas, obligé de renoncer à la Pologne Marie-Thérèse menacée dans ses possessions d’Autriche, enfin, la Pologne, partagée avec un mépris des droits de l’humanité que l’histoire ne cesse de flétrir. Quand on sème 1 injustice on recueille la tempête; aussi à ce malaise général, à ce besoin d’un remaniement complet des populations et des territoires, à ces hostilités latentes et partielles succéda l’explosion de Mantoue et de Pilnitz. Toutes les puissances euurrurent aux armes, les unes par l’entraînement des idées nouvelles, les autres par le téméraire espoir de retenir les esprits dans les liens de leur ancienne dépendance, et il fallut dès lors faire comparaître encore une fois les peuples de l’Europe en champ clos, et appeler sur eux le jugement de Dieu. A ces grands débats, qui intéressent l’humanité tout entière, il n’y a d'autre Tribunal qu’un champ de bataille, d’autre solution que la victoire dont la diplomatie vient ensuite régler les comptes et appointer les bénéfices. Si la lutte a été longue, la victoire balancée par une alternative de succès et de revers, il s’opère au milieu de ces hésitations un mouvement intérieur qui change les traditions, rompt les précédons, et amène nécessairement dans les rapports internationaux des idées nouvelles, des hommes nouveaux pour les comprendre et les faire passer de la spéculation dans la pratique. En étudiant, sous l’influence de ces idées, la biographie et les ouvrages de quelques-uns de ces hommes, nous serons amenés à reproduire les faits et les doctrines qui s’y rattachent. Nous devons donner la première place dans cette revue à M. Maurice d’Hauterive qui, par une destinée particulière, suivait en 1784 un Choiseul à l’ambassade de Constantinople, et mourait, en 1830, au bruit du canon de Juillet, après avoir rédigé 62 traités politiques et commerciaux, et composé un grand nombre d’ouvrages sur le droit public et le droit des gens....
À propos
Le Droit, journal des tribunaux est un périodique hebdomadaire de jurisprudence et de législation. Dirigé et fondé par Armand Dutacq, le journal obtient très vite un grand succès grâce à un prix modique, valant à son créateur le surnom de « Napoléon de la presse », possédant entre autre le Figaro et le Charivari.
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