Extrait du journal

Ce n'est pas au moment où la corruption par les fonds secrets et le désir d'obtenir des satisfactions de vanité ou des places sévit avec tant d'intensité que l'on niera qu'il y ait dans la presse quelque chose de pourri. C'est l'honneur de notre direc teur, M. François Coty, d'avoir compris ce péril, d'en avoir mesuré les conséquences et d'y avoir magistralement porté remède. Nos adversaires — qui sont ceux du pays — ne s'y sont pas trompés ! Terrifiés à l'idée d'une presse populaire, d'organes libérés d'entraves, répandant aux quatre coins de la France la notion exacte du sens national, ils accumulent les insultes. Qu'importe ! Figaro et les deux Amis du Peuple marchent — et leurs in terventions sont décisives — au premier rang des trop rares "journaux courageux qui, matin et soir, se dressent contre les atteintes à la patrie. Le combat ne sied pas à tout le monde, mais il s'impose comme le devoir le plus strict dans lès temps actuels. A chaque génération sa tâche ! Re connaissons, avec des écrivains de talent comme M. Bellessort (dans Les Intellectuels et l'avènement de la troisième République) et M. Bernanos (dans La Grande Peur des Bien Pensants) que les deux derniers tiers de siècle n'encouragent guère à chercher des leçons et des modèles de vie publi que chez nos aînés immédiats. La presse française indépendante, consciente des remous qui agite l'univers et y discernant la marque des erreurs passées, s'attache à féconder, dans l'ordre, l'ave nir. Gaétan Sanvoisin....