Extrait du journal

D'ailleurs, 1,1 moitié d'un lion composé par Barye vaut certainement plusieurs lions tout entiers sculptés par un autre, comme la série d'études que Paul de Saint-Victor vient de publier sous le titre : Hommes et Dieux, et à la lecture desquelles je me suis arràché avec douleur pour écrire mon article, vaut les œuvresles plus vastes. On entre dans ce bel ouvrage comme chez un grand peintre dans l'atelier duquel sont accrochés, non pas des tableaux, mais des académies, des projets de groupes, des personnages à mi-corps, des figures en pied. Les morceaux et les portraits qui composent le volume sont à peu près ce qu'en peinture on appelle des esquisses terminées. Géricault disait qu'un artiste doit pouvoir camper un cheval sur une toile sans faire autre chose qu'en indiquer les lumières. Je me suis rappelé ce pré cepte en lisant dans Hommes et Dieux les portraits de Benvënuto Cellini, de Marc Aurèle, de César Borgia,'de Charles II. Les cadres sont petits, mais les lumières sont si bien distribuées que les personnages ont un relief énorme. L'auteur y a réuni ces deux vertus si rares : l'éclat et la précision. Chaque touche est brillante et chaque touche est juste. On peut dire que pas un coup de pinceau n'a été perdu....