Extrait du journal

pectoraux opulents et le ventre inclinant au majestueux, diagnostiquent une excellente santé, se présente chez h\ docteur Trousseau. —Docteur, lui dit-il, je viens vous demander une con sultation. — Ce n'est pas pour vous, je pense, répond en souriant, > le médecin. — Pardonnez-moi ! je souffre d'une maladie cruelle, maladie héréditaire. — Mon père en est mort et je .sens que j'y succomberai à mon tour. — Allons, vous vous abusez..; — N'essayez point de me consoler, docteur, je connais mon état, mes atïaires sont réglées en conséquence ; seule ment, tiens à ce qu'un prince de la science, par ses prescriptions; prolonge de deux ans une existence aêcee» saire à ma famille. — Veuillez m'expliquer ce que vous ressentez, et nous ; aviserons à vous guérir. ' — Docteur, reprend le consultant, tous les matins, à mon réveil, j'éprouve là, à l'épigastre,—et il se frappe avec,, ménagement du bout du doigt lé creux de l'estomac, — un chatouillement désagréable, une chaleur de .sinistre augure. Quelques brioches trempées dans une tasse de café au lait me rendent un peu de calme... calme déce-vant, docteur, car à peine ai-je eu le temps de me vêtir, de'dépouiller ma correspondance et d'expédier mon cour rier, — il est onze heures, — que la douleur se ré veille à l'épigastre avec un degré plus marqué d'in tensité. Je déjeûne,—quelques huîtres, une côtelette, une aile de volaille, une salade italienne, arrosées d'un verre de bordeaux ; —je prends une goutte de café pour la digestion ; un nouveau répit s'en suit. Alors, je sors pour mes affaires ; l'activité d'esprit, vous le savez, endortles souffrances du corps ! c'était le précepte favori de mon pauvre père... — Votre père avait raison, approuve M. Trousseau....