Extrait du journal

ses ergots. Comme vieux amis, l'un portant Pautre-ou à peu près, nous descendîmes jusqu'au dernier détour le joli chemin de Navacelle. « N'aie crainte, chevrier, elle me payera ça ! dit l'usurier, à qui le sentier moins rapide et moins empierré rendait haleine plus longue. — Et quoi pourrez-vous lui faire? demandai-je retenant encore mes Tires. — Penses-tu le gouvernement âvoir établi des gendarmes au Caylar pour étriller tant seulement leurs chevaux ? . — Vous savez bien, monsieur Malgrison, les gendarmes^ne point ar rêter tous les voleurs de la paroisse ! •< —Adônc tu en connais?... Qui?... — Soyez tranquille, on ne reprocha jamais à l'Eremberte de m'avoir coupé le fil de la langue, car je ne parlai de ma vie au préjudice de personne. ... • — Il n'est au Larzac de chevrier plus honnête que toi. — Puis, réfléchissant à telle chose, quel profit pour moi d'aller, au Caylar, et, rencontrant la gendarmerie, . de lui dire : Venez chez nous ! — En fait, cette conduite ne te pourrait être que fort domma geable. ' ' " — Raison pourquoi m'auront reçu les taupes en leur pays sous terre, avant que parole sorte de ma bouche pour confesser aux gendarmes que nous avons en la paroisse des hommes, lesquels, sous couleur de prêter de l'argent aux malheureux, les mangent et les dévorent jusqu'au dèrnfer morceau, lesquels, comme la grosse araignée des bois, accrochént leur toile sur vingt, trente fermes ensemble, et, au lieu de mouches' et de frelons, prennent à leurs fils les plus braves et les plus vaillants agriculteurs d.e la contrée... — Ton avis est que je ne dois dénoncer Françoise à la justice? — Me garde le bon Dieu, accusant ces hommes qui font pâture du...