Extrait du journal
L'Ami du Peuple publie ce matin l'article suivant i Quand le cygne va mourir, il fait, selon la légende, entendre un chant. Certains ont dit que ce chant est harmonieux ; d'autres ont prétendu qu'il exprime la douleur et l'angoisse. M. Camille Aymard vient, lui aussi, de jeter son dernier cri, mais comme on ne peut, rien attendre d'harmonieux de la part du « mauvais Français capable et coupable des pires défaillances dans un but de lucre véreux », le cri de M. Camille Aymard est celui du damné qui voit s'ouvrir devant lui les portes de la géhenne. M. Camille Aymard va mourir — mourir à la vie politique et sociale, s'entend. Quant à sa vie physique, qu'il la traîne désor mais tel le boulet du châtiment, c'est son lot. Une prescience avertit celui que 106 de ses confrères ont qualifié « AYMARD-LA-CANAILLE ». Il a osé écrire hier : « J'attends mon heure : l'heure de la justice immanente, l'heure de la justice de Dieu, qui finit toujours par arriver. Et, lors qu'elle est en marche, rien ne parvient à l'arrêter au cadran de la destinée. » Comme le kaiser sanglant, le triste personnage ose parler de Dieu, de ce Dieu qu'il outrage en en faisant passer le nom sous sa plume véreuse. (Delestrée dixit). M ah Diçu châtie. Nos articles, « publiés à grand fracas, et qui restent incàmpréhensibles pour le public », dit-il, ont été si bien compris que "Mt-Camille Aymard est déjà mis au ban de l'opinion en attendant mieux, et ce mieux vient. Voilà pour la première phase. La seconde phase a, eu son début ; c'est celle qui doit faite justice des comparses, tels les procureurs généraux Michel et Lafon-. tan de Goth, le gouverneur Maspéro, déjà exécutés ; le tour des autres est là, ainsi que celui des complices. La troisième phase va être celle des plus coupables, les soutiens et les animateurs de M. Camille Aymard, sans lesquels la presse serait depuis longtemps délivrée de celui dont la présence la déshonore. Et l'opinion aura compris qu'avec un rare courage et une haute noblesse, M. François. Coty aura livré bataille non contre un homme méprisable, mais contre une horde dangereuse au prèmier chef pour notre malheureux pays. A l'heure où tant de nuages s'amoncellent sûr notre ciel, nous osons faire notre devoir, tout notre devoir, pour le salut de la Patrie. L'AMI DU PEUPLE....
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
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