Extrait du journal
Il y a un mot de Rivarol, à propos des Révolutions, qu'on peut appliquer au Journal des Débats. « Dans les révolutions, dit-il, les premiers coups portent sur le Dieu, mais les seconds ne frappent plus qu'un marbre insensible. » La révolution de Juillet, acceptée et finalement épousée par Berlin l'aîné, l'in flexion du principe monarchique dans cette tête si fermejusquelà,furent, au Journal des Débats, ces premiers coups sur le Dieu, dont parle Rivarol. La direction d'Armand, libérale, philosophi que, éclectique, et par-dessus tout inconséquente et aveugle, ne frappa plus que le marbre insensible I II en fut fait, — radi calement fait, — de l'esprit chrétien" et monarchique qui avait été aux Débats le génie de la fondation et la divinité conserva trice du foyer. De ce dernier coup définitif, le Journal des Débats tomba plus bas par les idées que le Journal de i"Empire, car le Journal de l'Empire, qui ne faisait pas de monarchie, faisait au moins du pouvoir, tandis que le Journal des Débats de l'époque à laquelle nous sommes arrivés, ne fît plus que du juste-milieu, c'est-àdire de la révolution sans netteté et sans courage. Armand Ber tin ne valut pas même Etienne; et je vais dire un mot bien grave et peut-être scandaleux au premier abord, quoiqu'on puisse à la réflexion l'accepter comme vrai, après qu'on s'est un peu cabré devant sa hardiesse. Armand Bertin était au-des sous d'Etienne, de cela même qu'il était 7710 mis valet qu'Etienne... Il faut être ce qu'on est, en effet ! Age quod agis, disaient les Anciens, qui étaient des hommes ! Un valet qui a l'esprit de son état est certainement supérieur au valet qui ne l'a point. Il est des positions qui ne permettent pas l'indépendance, et l'une de ces positions, le Journal des Débats l'avait acceptée sous le gouvernement d'Armand Bertin. Alors, on n'a plus guère que la ressource de l'obéissance et du respect, ces deux choses si profondément sociales qu'elles sont belles encore, et doivent être honorées, même quand elles se trompent ou qu'ion les emploie de travers.... Armand Bertin, dans sa direction des ' Débats, ne savait pas plus obéir au gouvernement, auquel il s'était donné, — est-ce donné qu'il faut dire?.... — qu'il ne savait le Respecter. Il n'y a point de feu sans fumée. J'ai en tendu citer un mot d'Armand Bertin que des esprits faussés par la rage égalitaire de l'orgueil trouvaient sublime et qui est le mot le plus brutal que pût dire un parvenu, ivre d'être arrivé. Un jour, Louis-Philippe, racontait-on, l'avait mandé aux Tuileries pour une communication personnelle.—Qu'il vienne chez moi s'il a à me parler ! — répondit Armand Ber...
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
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