Extrait du journal

contenter d'écrire pour mes lecteurs des phrases vagues comme : — La pièce est très jolie et contient un grand nombre de vers particulièrement remarquables ? Ou suis-je forcé, en analysant la pièce, de sauter tout à coup la moitié d'un acte et d'introduire dans mon article des lacu nes de ce genre : « La jeune fille dit au jeune homme qu'elle ne peut être à lui. Alors le jeune homme lui répond des choses que je vous raconterai dès que le journal dans lequel j'écris aura déposé un cautionnement ?» Il y aurait à essayer un compromis qui consisterait à appré cier, dans le Figaro, la partie purement dramatique et senti mentale du Lion amoureux, et à prier VAvenir national, par exemple, de nous prêter ses colonnes pour quelques instants, afin d'y publier la partie de notre jugement qui traiterait de matières politiques. Mais cette combinaison offrirait de grands embarras pour le lecteur et ne contribuerait pas sérieusement, je le crains, au succès des deux journaux.^] Le Lion amoureuse aurait pu, à la rigueur, être intitulé La Fusion. Chaque parti a sa dragée enveloppée dans des vers pleins de grandeur ; mais il est clair que cette cote mal taillée A donné à la démocratie la plus belle part, et l'énorme succès du second acte a dû faire comprendre à l'auteur qu'il était en tré jusqu'à la garde dans la pensée du public. J'ai été élevé dans des idées tellement baroques sur la Ré volution que c'est une grande satisfaction pour moi de voir un homme du talent de M. Ponsard s'expliquer loyalement à ce sujet devant le public. Je n'ai pu m'empêcher de garder quelque rancune aux honorables légitimistes qui me racon taient sérieusement que, très doux la veille, les Français, au...