Extrait du journal

. Hier après-midi, trois heures moins cinq. Une dizaine d'officiels sont réunis autour de la statue de Clemenceau que le vent dessine sous son voile. Il y a là M. François Latour, les membres des bureaux du Conseil municipal et le préfet de la Seine. Tous portent au chapeau un large bandeau de crêpe, soulignant à propos leur deuil officiel. Tous, aussi, ont l'air gênés, pressés, inquiets. C'est que, n'est-ce pas, les nuages semblent bien préparer une averse... Et puis, en traversant les rangs de la foule, des réflexions assez dures ont frappé leurs oreilles. Aussi ce n'est plus de la hâte... c'est de la pres tidigitation. En quatre minutes, le voile est soulevé, un petit salut de la tête et un simulacre de recueil lement sont accordés au grand homme, puis tout le monde remonte en voiture. Par chance on a échappé à la pluie... et aux huées qui' menaçaient. Les cinéastes n'ont même pas eu le temps de prendre un bout de film. Quelques anciens com battants venus, quand même, à titre individuel, n'ont même pas eu le temps de dérouler leur dra peau. . ' " Il n'y a plus que la foule qui murmure, un bou quet posé par une main pieuse et, sur son rocher, le Tigre qui domine et qui serre le poing....